Pour avoir contesté l’injonction de poursuites contre le président du Tribunal de Commerce Pierre Lamah, le Procureur de la République près le Tribunal pour Enfants a été suspendu par le garde des sceaux pour dit-il « manquement grave aux devoirs de son état et à la dignité de sa profession ».
Cette décision d’Alphonse Charles Wright à l’encontre de Mohamed Diawara sonne comme un règlement de comptes au sein de l’opinion.
Le chargé de communication de l’association des magistrats de Guinée rappelle que la publication de la déclaration a été actée par l’ensemble des membres du conseil d’administration. Il dénonce une violation des dispositions en la matière.
« C’est avec beaucoup de désolation parce que nous constatons que la justice est à la une des médias mais pas dans le bon sens. Nous voulons bien sûr être la boussole de la transition comme les autorités ont toujours dit mais pas dans ce sens-là. Nous avons décidé de convoquer une assemblée générale parce que nous membres du conseil d’administration de l’association des magistrats de Guinée, lorsque nous prenons une décision qui est signée à la fin par le président de l’association et que ce dernier soit suspendu à cause de cette décision pour motif qu’il aurait signé tout seul, je pense qu’il est important d’inviter nos collègues magistrats pour décider de la démarche à suivre face à une telle attitude. La déclaration a été prise au cours d’une réunion convoquée par le président. Le conseil d’administration est composé de 7 membres et la tête du président. Ce jour, il y a eu 6 membres sur 7. C’est notre première déclaration acquise à l’unanimité », a laissé entendre Théophile Kouadio au micro de nos confrères de FIM FM ce mercredi 17 août 2022.
Selon ce magistrat, la décision du département de la justice n’a toujours pas été notifiée au président de l’association des magistrats de Guinée.
« Malheureusement, c’est sur les réseaux sociaux que nous avons été informés qu’un arrêté aurait été pris contre lui et qu’il aurait été suspendu. Nous étions avec lui hier jusqu’à 22h pensant que la décision allait lui être notifiée pour nous permettre de réfléchir un peu sur la démarche à suivre. Nous nous pensons que le motif de suspension du président de l’association des magistrats est dû à la déclaration que nous avons faite. Si on doit le suspendre par rapport à cette déclaration-là, je pense que la disposition visée par le garde des sceaux doit être discutée. Il a agi au nom de tous les 400 magistrats de Guinée. Il fallait suspendre tous les membres du conseil d’administration parce que la décision a été prise à l’unanimité », a-t-il estimé.
Le responsable de communication de cette entité réunissant les magistrats du pays, pense qu’il faut agir maintenant en vue de mettre fin à une telle pratique, qui selon lui, n’honore point l’appareil judiciaire guinéen.
Hadja Kadé Barry