Quelques jours après la proclamation des résultats des différents examens nationaux qui ont été marqués cette année par un faible taux d’admission des candidats, le secrétaire général du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, s’est prêté aux questions de mosaiqueguinee.com, lors d’une interview exclusive.
Face à ces résultats moins satisfaisants, jugés par beaucoup de catastrophiques, M. Casimir Diaora, acteur majeur du processus, que nous avons interviewé à son domicile à Sangoyah, tire ici les enseignements de ces examens nationaux.
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Mosaiqueguinee.com : Quelles leçons à tirer des examens nationaux, session 2018 ?
Casimir Diaora : Cette année, les résultats ont été légèrement inférieurs à ceux de l’année dernière, et cela s’explique par le fait que nous avons eu deux mois totalement perturbés au cours de notre année scolaire, de sorte que les écoles privées qui n’ont pas suivi le mouvement de perturbation, déclenché par certains groupes d’enseignants, ont engrangé des résultats meilleurs et les écoles publiques qui ont suivi, ont connu les plus faibles résultats. Mais, nous disons que la tolérance zéro dans la dynamique de laquelle nous sommes, a été respectée malgré toutes les rumeurs qui courent. Au niveau de l’arrêt de la liste des candidats pour chacun des trois examens, la moyenne de 10/20 ou de 05/10, a été rigoureusement respecté, il n’y a eu aucun repêchage. Par conséquent, aucun laxisme dans ce sens. Sur le plan de la fraude, nous disons avoir réussi à déjouer assez de tentatives. Il est certes possible que des malfrats plus chanceux, aient pu jouer et réussir leurs forfaits. De toutes les façons, nous tenons à vérifier la qualité de nos examens à travers la concordance de la valeur des notes et de la valeur des devoirs qui ont été traités. Notre commission, à travers un échantillon viendra déterminer la qualité de correction, et des résultats de ces examens.
Mosaiqueguinee.com : Qu’est ce qui explique le fort taux d’échecs à ces examens ?
Casmir Diaora : Le taux d’échecs, est dû à l’insuffisance et à l’impréparation des candidats. Quand on prend le plaisir de ne pas aller à l’école parce qu’on dit qu’il y a grève, qu’il y a marche et que des élèves se complaisent de ne pas fréquenter les cours et que certains enseignants n’aillent pas du tout à l’école, ceci fait perdre les enfants. Cette année, le nombre de cours qui aurait pu être donné dans les meilleures conditions n’a pas été respecté et le ministère a été obligé de prendre des mesures pour qu’il y ait les rattrapages mais les enfants n’ayant pas les mêmes capacités d’assimilation certes, beaucoup sont restés en retard par rapport à d’autres plus intelligents et plus réceptifs qu’eux. Ceci explique donc l’aggravation d’ailleurs du taux d’échec.
Combien ont coûté ces examens, en terme de budget ?
Je ne saurai vous le dire pour l’heure, peut-être que dans une semaine. M. le ministre va par rapport à cela donner des informations, parce que jusqu’à présent, certains jurys ne sont pas encore payés. Il y a quelques petits contentieux que nous sommes en train de régler. Alors, c’est après avoir fini de régler toutes ces dépenses, payer toutes les factures que nous pourrons arrêter les comptes pour dire en réalité, combien les examens nous ont coûté et c’est à partir de ce moment que la communication pourra être faite sur le coût.
Qu’en est-il des accusations de fraudes ?
Nous sommes convaincus que les examens de cette année ont revêtu un caractère sérieux, autant sérieux que ceux de l’année dernière sinon plus sérieux que ceux de l’année dernière. Et quand on parle de fraudes, nous dirons que la fraude a été minimisée parce que personne ne peut donner d’exemples de cas de fraudes répétées en un seul endroit. Mais il est vrai que les gens ont le loisir de parler, de discréditer le processus des examens mais moi je mets au défi quiconque pourrait apporter la preuve d’un manque de sérieux ou d’une organisation bâclée.
Quelles nouveautés à partir de l’ouverture prochaine ?
Pour diminuer le taux d’échec, on va fixer un niveau de moyenne pour chaque candidat qui doit compétir. Si l’on n’a pas atteint cette moyenne, on ne pas être candidat à l’examen, cela va débarrasser déjà un premier groupe de personnes incapables d’accéder aux examens. Alors autant diminuer dès le départ en prenant toutes les dispositions, en numérisant les notes de cours pour que désormais n’apparaissent sur la liste des candidats, que des gens qui ont franchi un certain seuil de moyenne, c’est la première mesure que l’on peut annoncer. Les autres seront annoncées ultérieurement.
Interview réalisée par Alhassane Fofana