Les gardes pénitentiaires de Guinée ont entamé ce mercredi 22 juin 2023 une grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national.
Lieutenant Mamady 2 Camara, Président de la commission de suivi et de discipline du personnel de l’administration pénitentiaire, a dressé un bilan sombre de la situation de ces agents pénitentiaires et des prisons. Il a par ailleurs affirmé qu’ils sont disposés à négocier, mais à condition.
«L’administration pénitentiaire est une administration qui est au bas de tout en Guinée ici. Nous n’avons pas d’infrastructures et il n’y a pas de prison en Guinée je le dis à qui veut l’entendre. Ce sont les anciens magasins du temps colonial qui ont été transformés en prison, et s’il y a évasion, on ne cherche pas et on culpabilise les régisseurs et les gardes. On les sacrifié. Nous n’avons pas véhicule de transport des détenus, aucun chef de service n’a aucun véhicule de commandement. La signature du statut particulier, depuis 7 ans il n’est pas appliqué. Et cela ne nous donne pas de carrière et si je meurs aujourd’hui, on bloque mon salaire c’est fini et pas d’accompagnement à ma famille. On a perdu plein d’amis. C’est avec ces maigres salaires que nous parvenons à subvenir à nos besoins. Et s’il y a des prisons dignement construites est-ce qu’il y aura problème d’évasion. Nos amis incarcérés suite à une évasion, doivent être libérés s’il n’y a pas une complicité. Nous réclamons la reprise de ceux qui ont été suspendus il y a des mois. Nous n’allons pas recevoir de détenus et on ne libère pas que ce soit conditionnelle ou sous contrôle judiciaire. Mais celui qui finit sa peine, on établit un certificat d’extraction. Nous sommes prêt à aller en négociation si nos revendications sont prises en compte. C’est une grève illimitée», a précisé le régisseur de la prison civile de Guéckédou.
Poursuivant, le porte parole des gardes pénitentiaires rappelle que le ministre de la justice, Charles Wright a dit que cet accord n’a pas de valeur et que les anciens ministres les ont trompé. Il a même dissout la commission. C’est pourquoi, ils demandent que leur droits soient respectés et que les 132 bénévoles soient intégrés à la fonction publique.
« Depuis le mois de septembre 2022 ces 135 bénévoles sont sorties du camp et jusque-là, ils ne sont pas immatriculés. Ils font partis de ceux qui sécurisent le procès du 28 septembre, ils ne sont pas pris en charge même la nourriture c’est impossible et ils ne sont pas payés. C’est pourquoi, nous demandons immédiatement sans délai leur intégration à la fonction publique et leur prise en charge effective »,a-t-il déclaré devant la presse.
Aïssata Barry