Le ministre des transports est sorti de son silence ce jeudi pour expliquer le contenu de la convention de concession du port de Conakry à une société turque.
Cette convention qui embrigade l’actualité dans le pays depuis sa signature, suscite de grosses contestations chez les syndicats du port, qui l’estiment trop désavantageuse pour le pays.
Pour sa première apparition devant les médias, Aboubacar Sylla, ministre des transports, comme on le connaît si bien, avait besoin d’user de son talent oratoire pour être à la hauteur de cette opération de défense, somme toute opportune, eu égard le contexte y afférent.
«Je ne sortirai jamais défendre en public un dossier qui n’est pas à l’avantage du pays», a dit d’entrée le porte-parole du gouvernement avant de rentrer plein dans le dossier.
«Je ne vois pas dans cette concession une seule disposition défavorable à la Guinée. Jamais une convention en Guinée n’a attiré autant d’attentions, n’a reçu autant d’accompagnements à l’international, avec l’appui des grands cabinets conseil pour enfin obtenir ce document de 178 pages. C’est un dossier qui sauvegarde l’intérêt de la nation qui mérite donc d’être défendu. Les 95% des travailleurs seront guinéens », a rassuré le conférencier.
«C’est honteux malgré qu’on soit l’un des plus grands pays producteurs de bauxite et que le port de Conakry soit l’un des moins performants de la sous-section avec une capacité de 8 millions de tonnes de marchandises par an. Il fallait aller à ce partenariat public-privé pour qu’on soit au niveau des plus performants», a-t-il ajouté.
Contrairement à ceux qui parlent de vente d’un patrimoine national, le ministre des transports précise que le port autonome reste dans l’escarcelle de l’autorité concédante, qui a pour rôle le contrôle et la régulation de l’application de la convention.
Il précise aussi de passage que le contrat peut être rompu à tout moment quand l’État le voudra.
En ce qui concerne les avantages liés au contrat, il a annoncé que ce contrat de 25 ans avec un investissement de 500 millions de dollars, devrait permettre à la Guinée, en plus de la rénovation et de l’extension de son espace portuaire, d’engranger un revenu total de 330 millions de dollars, soit un peu plus de 13millions de dollars par an, ce, contre zéro franc guinéen encaissé en ce moment.
Pour les deux premières années de l’exécution du contrat, 200 millions de dollars seront investis dans les équipements par la société, a-t-il indiqué.
Cette situation, ajoute-t-il, va augmenter le volume des activités, et favoriser la création de nombreux emplois.
Aboubacar Sylla insistera pour dire que nulle part dans la convention, il n’a été question de réduction de l’effectif.
Après cette sortie du ministre des transports, les récriminations devraient être désormais nuancées au sein de l’opinion qui n’a écouté jusque-là que les récriminations des contestataires syndicalistes du port.
ML Cissé