Ouverture ce lundi 9 mai devant le TPI de Dubréka du procès opposant la société Binhai-pêche aux sieurs Amara Kaba, secrétaire général du ministère de la pêche, Aboubacar Sidiki Traoré, préfet de Dubréka, Amara Bangoura, Directeur général des sociétés Eva-pêche et Karap-pêche et aux dames Fatoumata Saran Sylla, Directrice de la marine marchande, Fatou Aribot, conseillère principale du ministre de la pêche et plusieurs autres.
Au total, six (6) personnes sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Dubréka pour des faits qualifiés de discrimination, d’abus d’autorité, de menaces et de violences commis au préjudice de la société Binhai-pêche, une société de droit guinéen qui pratique la pêche industrielle très avancée et qui a un contrat de concession avec l’Etat guinéen pour une durée de 15 années.
Son avocat Me Salifou Beavogui apporte des précisions sur le contrat qui lie Binhai pêche à la Guinée.
« C’est un contrat qui n’a même pas encore 4 ans. En exécution de ce contrat, la société Binhai-pêche a réalisé un port artisanal très avancé à Kögbèrè à plus de 5 millions de dollars. Ensuite, la société a payé des navires et des équipements et des pièces de rechanges à plus de 8 millions de dollars, employé près d’une centaine de personnes et dès que la société a commencé à fonctionner, des personnes mal intentionnées se sont coalisées pour chasser la société des lieux, sous l’ancien régime. Dieu aidant, et à la faveur du changement intervenu dans le pays, la société a agi et il y a eu des condamnations de l’ex préfet et de madame Eva. L’affaire est à la cour d’appel et la procédure suit son cours normal. Les deux condamnés sur trois se sont ressaisis, c’est le troisième qui est un cadre du ministère, qui contribue à s’agiter et à impliquer le préfet pour coute que coute continuer à mettre les bâtons dans les roues de la société et d’Eva-pêche qui a récupéré le port. Donc, en quoi faisant : d’abord ils se sont battus pour empêcher que la société Binhai-pêche achète la licence de pêche alors qu’elle réunit toutes les conditions pour ça. Elle a été ségréguée, discriminée au détriment d’autres sociétés. Face à cette situation, on n’avait d’autres solutions que de saisir le tribunal correctionnel, ce qui a été fait. Nous sommes en citation directe », a précisé Me Bea.
L’avocat est aussi revenu sur ce qui devrait être fait ce lundi lors de cette première audience.
« Ce lundi, la première audience sera consacrée à la fixation de la caution. Le préfet disait dans une de ses sorties qu’il s’en fout de la justice, mais nous on suit notre procédure. Aujourd’hui, la caution sera fixée et les jours à venir, le procès va s’ouvrir », déclare Me Salifou Beavogui avant de dire ce qu’il attend de ce procès.
« Il faut attendre beaucoup de chose dans ce procès. Premièrement, la quiétude sociale provoquée par le trouble à l’ordre public. Une société qui a investi plus de 12 millions de dollars et qui a un contrat en bonne et due forme mais qui n’arrive pas à rentrer en justice, souvent son personnel est menacé, empêché d’accéder au port, tout cela va rentrer dans l’ordre. La société Binhai-pêche va rentrer dans ses droits, va avoir la libre gestion du port. Le port, c’est un lieu public. Celui qui voudra venir travailler là-bas, pourra venir légalement souscrire aux obligations auprès de la société qui bénéficiaire de la concession. On ne peut obliger un concessionnaire locataire de recevoir un individu dans sa concession avec lequel il n’y a pas d’entente. Nous nous battons pour le principe. Cette société est composée de chinois et de guinéens. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas de relation qu’on doit la laisser et qu’on doit accepter que ses droits ne soient respectés », a-t-il alerté dans un entretien.
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