Des travailleurs du train Conakry express ont dénoncé ces derniers jours le retard dans le paiement de leur salaire.
Dans un entretien accordé à un de nos reporters ce lundi 11 avril 2022, le nouveau directeur général du chemin de fer, Ibrahima N’Daïry Diallo a expliqué cela par le non-paiement de la subvention par l’État.
«Depuis que je suis là, cela fait trois mois, ils sont payés même si les salaires des mois de février et de mars ont retardé. Le salaire de février a été payé vers le 20 mars. Pour le salaire de mars, le paiement a débuté ce matin. La raison principale de ce retard est liée au retard de paiement de la subvention que l’Etat nous verse. Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas reçu la subvention du premier trimestre. Le processus est en cours et j’espère qu’il aboutira dans les meilleurs délais. Et nos salaires sont liés à cette subvention dont le processus d’obtention prend énormément de temps. Heureusement avec les appuis que nous avons eu au Ministère du Budget et à la Direction Générale du Trésor Public, nous avons pu obtenir des avances pour payer les salaires de février et de mars», a-t-il fait savoir.
Poursuivant, il a fait l’état des lieux de la société nationale des chemins de fer.
C’est pourquoi, Ibrahima N’Daïry Diallo compte revoir cette situation pour la bonne marche du train Conakry express.
«J’ai trouvé une société avec un effectif pléthorique qui était prévu, me dit-on, pour deux trains. Or aujourd’hui, les activités de la SNCFG tournent uniquement au tour du train Conakry Express. Ce qui pour moi est très réducteur. La Société Nationale des Chemins de Fer de Guinée doit aller au-delà de ce train Conakry Express qui n’exploite que moins de 40 kilomètres de voie ferrée et qui ne fait que deux (2) voyages par jour. Et pour ces deux voyages, il est obligé de faire deux autres voyages à vide : sans passagers mais avec consommation de carburant. Le matin, le train part de Simbaya pour Kagbèlen d’où il prend les voyageurs en direction de la Ville. Arrivé à Kaloum, compte tenu de l’état du chemin de fer et de beaucoup d’autres facteurs que je ne peux vous exposer ici, le train est tenu obligé de retourner vide à Simbaya, attendre jusqu’à 16 heures, remonter en ville vide pour prendre les clients en direction de Kagbèlen.Donc, pour deux voyages utiles, nous faisons deux voyages à vide. Ce qui n’est pas du tout rentable. Sans parler du surdimensionnement des locomotives dont nous disposons. L’autre aspect est que l’exploitation commerciale est assez défaillante. Vous avez plus de 70 personnes de l’exploitation commerciale qui travaillent dans le train. Celles-ci sont supposées assurer le bon fonctionnement du service mais malheureusement avec l’utilisation du cash, l’absence de certaines mesures de contrôle, la présence de toutes ces personnes est source de fraude que de rentabilité pour la société. Aussi, près de 80% des travailleurs sont des ouvriers sans qualification. Il y a énormément de monde mais vous ne pouvez pas dire qui fait quoi ? Beaucoup sont dans la fonction publique et d’autres sont dans des structures privées. Pour eux, le train n’est qu’un deuxième poste. Je regarderai tout ça de façon précise pour évaluer le travail réel de chacun et rester avec ceux qui sont réellement affectés au fonctionnement du train. Il y a beaucoup de personnes, mais il y a peu avec qui on peut travailler. Je vais mettre mon équipe en place car beaucoup sont encore nostalgiques de mes prédécesseurs« , s’est exprimé le DG du chemin de fer.
Aïssata Barry