L’exigence de la CEDEAO concernant la période de transition en Guinée est mal perçue, par bon nombre de leaders politiques guinéens.
Si cette organisation sous-régionale donne un délai de six (6) mois à la junte, pour pouvoir organiser des élections et rendre le tablier, le président de l’UFD estime que cela est irréalisable.
Mamadou Bah Baadiko rappelle tout d’abord que la Guinée est en manque d’institutions fortes, pouvant l’aider à réaliser une telle prouesse, en un laps de temps.
« Aujourd’hui, la Guinée n’a pas de constitution acceptable ni de CENI. C’est un bureau du ministère de l’intérieur, il n’y a pas de code électoral pratiqué. Si tout marchait parfaitement bien et qu’on avait des institutions acceptées, des institutions durables qui répondent réellement aux besoins du peuple de Guinée, avec un bon fichier électoral, on aurait même organisé des élections en trois (3) mois. Mais, ce n’est absolument pas le cas, on est dans l’instabilité politique et des crises à répétition depuis 1958 », a-t-il déploré d’entrée de jeu.
Ce député de la 9ème législature propose une période allant de vingt-quatre (24) à trente-six (36) mois de transition au maximum. Seulement, il pense que la transparence doit être la condition sine qua non du Comité National de Rassemblement et du Développement, pour avoir le soutien du peuple.
« Il faut d’abord que la junte ne s’enferme pas dans le secret et décider ce qui est bon pour la Guinée. Aujourd’hui ils ont des bureaux, des commissions qui travaillent on ne sait sur quoi, et sur quelle base, on ne sait pas. Personne ne connaît leurs intentions. Il faut donc qu’on travaille dans la transparence pour que ce soit une entente, consensuellement sur une durée. Nous, nous pensons qu’elle peut durer entre vingt-quatre (24) et trente-six (36) mois au maximum, ce sont ces engagements qui peuvent être tenables, moins de ça, ce n’est pas possible », a-t-il martelé au micro demosaiqueguinee.com.
Hadja Kadé Barry