À Macenta, les conditions carcérales représentent une menace à la vie et à la santé des détenus, où en l’absence d’une prison civile, ce sont les violons du commissariat central et de la gendarmerie qui ont été réquisitionnés par le parquet d’instance pour garder les détenus.
Outre l’insalubrité des locaux, les détenus sont privés de bain soleil et ont tous contracté la gale. Pire, ils ne se lavent qu’une fois par mois. Des informations recueillies sur place rapportent que certains détenus sont obligés de débourser jusqu’à 400.000 GNF chacun, pour qu’ils soient transférés dans des cellules dites »VIP, ou ils bénéficient de l’aération.
«A l’entretien avec les prisonniers, il y a des problèmes d’hygiène très importants parce que tous ont rapporté qu’ils se lavent une fois par mois. Il y a un problème d’eau parce que certainement ce n’est pas une prison mais il y a aussi un problème vraiment d’hygiène. Tout le monde fait la gale. A côté de ça, les deux violons qui sont en bas sont sombres et c’est quand les parents donnent quelque chose qu’on monte à l’endroit qu’on appelle VIP où les violons sont aérés au niveau du commissariat central. Nous avons rencontré des prisonniers qui ont payé le régisseur chacun 400.000 GNF chacun pour monter », a indiqué la mission d’inspection du ministère de la justice, conduite par Thierno Sadou Diallo, médecin légiste et chef de division santé alimentation et cadre de vie à la direction de l’administration pénitentiaire.
Sur les 48 détenus du commissariat central figurent sept femmes parmi lesquelles, il y a une nourrice et une vieille qui est paralysée.
«C’est en prison qu’elle a été certainement paralysée elle était hypertendue avant d’être arrêtée. Mais ce matin quand je suis passé on me dit qu’on lui a dit de rentrer à la maison »,a-t-il ajouté devant le ministre et les magistrats du tribunal de première instance de Macenta.
A ces dysfonctionnements s’ajoutent la chaîne alimentaire presque inexistante de ce côté.
Choqué par cette description des conditions carcérales, le ministre de la justice a séance tenante, ordonné au procureur de se mettre en rapport avec la direction de l’administration pénitentiaire pour le transfèrement de ceux qui sont condamnés à la maison d’arrêt de Nzérékoré.
«Ne les gardez pas ici. Les services de police et de la gendarmerie ne sont pas des lieux de recouvrement de la peine. Qu’on dise que les gens se lavent une fois le mois, c’est une autre forme de torture. C’est-à-dire psychologiquement on contribue à les décimer. Quand quelqu’un est condamné transférez le Nzérékoré ou Guéckédou »,a-t-il indiqué.
Le garde des Sceaux s’en est ainsi pris au régisseur qu’il accuse d’avoir agi sciemment en faisant des détenus son fond de commerce.
« Vous n’êtes plus régisseur ici, que son adjoint prenne le relai. Lui, il n’est plus régisseur ici », dit-il.
Alhassane Fofana