Après l’étape du gouvernorat de la ville de Conakry hier mercredi avec les élus locaux, l’ONG Femmes Développement et Droits Humains (F2DH) a échangé dans la journée de ce jeudi 24 mars, avec les étudiants de l’université Nongô Conakry (UNC) dans le cadre des journées de plaidoyer pour la protection et la promotion des droits des femmes et des victimes de traite.
Le choix des étudiants s’explique par la volonté de l’ONG, d’outiller ces apprenants des notions sur les violences faites aux femmes et la traite des personnes pour qu’eux mêmes puissent jouer le rôle de relais dans leurs familles, quartiers et/ou secteurs.
« Nous avons voulu impliquer les étudiants parce que c’est ici qu’ils se forment c’est vrai, mais ils vont affronter plus tard la vraie vie et vont certainement se marier. On s’est dit qu’il serait bien qu’ils aient des notions sur les violences faites aux femmes et la traite des personnes pour qu’eux mêmes puissent jouer leur rôle dans leurs différentes familles, dans les quartiers, autour du thé pour que les gens sachent qu’il y a des limites à tout ce qui se fait dans la vie notamment les questions de violence et de traite des personnes. L’autre raison qui explique ce choix, c’est qu’il y a des violences en milieu universitaire, il y a des cas de harcèlement qui peuvent de produire. C’est pour leur donner l’arsenal qu’il faut pour pouvoir se défendre, qu’ils sachent qu’il y a des portes qui leurs sont ouvertes pour se plaindre », a expliqué Moussa Yero Bah, présidente de l’ONG F2DH.
Durant l’année 2021, l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM) a enregistré 306 cas de viol dans le pays. Au sortir de cette journée de plaidoyer, les étudiants se disent satisfaits de la qualité des échanges et promettent de faire bon usage des informations mises à leur disposition.
« Les exposés de ce jour nous ont permis de comprendre davantage que les violences faites aux femmes sont un peu exagérées dans notre pays. Nous avons beaucoup appris. Ces notions me permettront, personnellement, de dénoncer désormais toute sorte de violence dans mon entourage », a rassuré Anna Émilie Sanoh, étudiante en licence 1 à l’UNC.
Aux côtés de l’ONG F2DH depuis belle lurette, l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) à travers son représentant à cette cérémonie Aboubacar Bokoum, a affirmé pour sa part que les violences basées sur le genre notamment la traite des personnes, font partie des causes de l’immigration irrégulière.
« La sensibilisation contre l’immigration irrégulière qui est notre principal mandat, a des domaines très larges. Ceux-ci sont notamment la traite des êtres humains et les violences faites aux femmes. Généralement, les personnes qui partent vont pour des raisons économiques entre guillemets. Mais ce qu’on ignore le plus souvent et qu’on ne dit pas, c’est que la plupart de ces gens partent pour des raisons un peu plus profondes que des intérêts économiques. Parmi ces gens, figurent des personnes qui sont menacées, victimes de VBG, de traite et quand on est pas bien chez soi, on va voir ailleurs », a-t-il lancé avant de remettre à l’ONG, quelques outils informatiques.
MohamedNana Bangoura