Après plusieurs années d’indépendance, l’Afrique peine à s’affirmer dans le concert des nations, en dépit de la richesse de son sol et de son sous-sol.
Engagé en faveur d’un changement de paradigme en vue d’une Afrique unie et prospère, l’ancien président Sud-africain Thabo Mbeki pense que le décollage du continent passe par la promotion du projet African Renaissance autrement dit la Renaissance Africaine, dont il est porteur.
Après le lancement de la 13ème conférence de la journée africaine Thabo Mbeki, une initiative de sa fondation, l’ancien président de l’Afrique du Sud a animé une conférence à cet effet, sous le thème : African renaissance ou Renaissance africaine, à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, ce vendredi 26 mai 2023.
Lors de cette rencontre d’échanges et de débat sur les axes prioritaires de la renaissance africaine, il était avec plusieurs personnalités dont des universitaires.
Une occasion qu’il a mis à profit pour expliquer le contenu du projet, celui de promouvoir la cohésion sociale, la stabilité politique, le développement économique et rendre à l’Afrique sa place d’honneur en relation internationale.
D’entrée, le maître de cérémonie Professeur Siba Grovogui, chargé des cours dans les unités des USA, a signalé que le thème comprend deux concepts, celui de l’Afrique et celui de la renaissance.
« L’Afrique se reconnaît un peu dans l’idée de la renaissance. La renaissance ce sont les européens qui l’ont adoptée comme la leur mais ce n’est pas par là que ça commencé »,a-t-il relevé avant d’inviter les africains à une reprise de conscience.
«Aujourd’hui nous devons encore reprendre conscience. Ce qui est bien dans notre renaissance, c’est que nous avons un homme, un aîné qui nous propose un certain nombre de préceptes autour desquels on peut construire la renaissance africaine (…). La renaissance africaine ne pourra pas avoir lieu si les gens de culture, de sciences, de l’art ne se joignent pas. Ce n’est pas seulement une opposition économique et politique, c’est une opposition scientifique », a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, poursuit le professeur de droit international et de relation internationale aux USA, les occidentaux sont à l’âge de l’intelligence artificielle.
« Où est-ce que sera l’Afrique demain ? Nous devons soutenir ça en tant que société. Le panafricanisme n’a pas commencé comme un projet d’État il ne sera pas achevé comme un projet d’État. C’est un projet de société. Le président Mbeki en a fait la fondation », a-t-il salué.
Lors du panel, il faut le souligner, que des universitaires guinéens avaient focalisé leurs communications sur la nécessité d’une prise de conscience et de responsabilité de la classe intellectuelle et dirigeante.
En prenant la parole, le président Thabo Mbeki a invité tous les africains a adhérer à son projet »African Renaissance » qui symbolise l’existence et la fierté d’appartenir au continent africain.
« Quand nous parlons de la renaissance africaine la première question qu’on se pose c’est qui sommes nous ? Si vous êtes français et que votre domicile c’est à Paris, cela n’a rien à voir avec la renaissance. Nous devons faire attention à toutes ces choses. Parce que même ce que nous enseignons à nos enfants n’est pas tout à fait correcte. Comment on peut retrouver notre identité être fier d’être africain. C’est le premier point qu’on a soulevé sur le problème de la conscience », a-t-il expliqué.
Pour donc faire face à toutes les préoccupations du continent, le président Mbeki précise que la renaissance africaine doit nous apprendre à nous gouverner nous-mêmes et de façon correcte.
« On doit être capable de répondre aux questions qui s’attachent à cela de façon pratique. Il s’agit justement de la prise de conscience. Ce n’est pas seulement dans les spéculations et les désirs… Mais de façon concrète pour pouvoir réaliser ce que nous voulons »,a-t-il indiqué.
A cet stade a-t-il ajouté, « notre tâche, c’est d’éduquer les populations africaines pour qu’ensemble on définisse ce que ça veut dire de se gouverner nous-mêmes. C’est un défi important pour la renaissance africaine », s’est-il exprimé.
Enfin il a invité les guinéens à se constituer en plusieurs mouvements qui vont aboutir à la renaissance africaine.
Alhassane Fofana
