Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction demosaiqueguinee.comla semaine dernière, Dr Sékou Koureissy Condé, ancien ministre de la sécurité sous feu Général Lansana Conte, s’est prononcé sur le vaste remaniement de l’administration publique en Guinée depuis la prise du pouvoir par l’armée le 05 septembre 2022.
Observateur soucieux, Sekou Koureissy pense qu’il faut un schéma bien précis pour que les uns et les autres situés avant d’inviter les fonctionnaires de l’État à se bouger.
« Je suis observateur, mais je suis un observateur de plus en plus inquiet, parce que l’administration c’est l’État et l’État c’est l’administration. Il faut envisager un schéma clair, que l’on sache vers où nous allons, que l’on sache ce que nous voulons réellement. Si l’objectif c’est d’enlever les uns et mettre les autres, ça sera une chose. Si l’objectif c’est de qualifier le travail, c’est une autre question. Si l’objectif c’est de faire la synthèse de toutes les connaissances et de toutes les expériences que nous avons accumulées avec les limites, les difficultés avec les forces et en faire un programme de développement, un programme de qualification de l’administration, ça serait une autre chose. Tout cela ne peut être possible, c’est lorsqu’un élan est donné, une orientation est donnée et on sait clairement vers où nous allons ou nous allons vers quoi. Ce qui est important et primordial, c’est qu’un fonctionnaire de l’État doit attacher un point d’honneur à sa neutralité, premièrement. Deuxièmement, la moralisation de la vie publique doit être l’élément sacré de la vie de l’administration. Troisièmement, les pays francophones sont malheureusement assujettis à cette idée de l’État ou rien. Un État pour tout faire, un État à tout faire. Donc, les problèmes que nous avons les pays anglophones même de l’Afrique n’ont pas ce problème. Il faut développer la liberté d’entreprise, favoriser la classe moyenne, faire en sorte que tout le monde n’attende pas d’être embauché par l’État, d’être utilisé par l’État, d’être payé par l’État, que tous les contrats ne soient pas les contrats de l’État et voilà autant de choses que nous devons absolument corriger », a-t-il laissé entendre dans un entretien.
Mama Adama Sylla