Pour lutter contre la vente illicite des médicaments en Guinée une Brigade « Médicrime » à été créée et confiée à des cadres guinéens, notamment l’inspecteur général du ministère de la santé.
Mais il ressort d’un constat, que certains hauts commis de l’État en charge de cette mission sont impliqués dans la commercialisation de ces faux produits pharmaceutiques, dans le pays.
Si pendant longtemps, des opérations de saisie et d’incinération de médicaments contrefaits ont fait objet d’une vaste campagne de communication, cette initiative n’est qu’une mise en scène si l’on s’en tient aux récentes découvertes du syndicat et l’ordre des pharmaciens de Guinée, à travers l’ancien directeur général des Douanes.
L’inspecteur général de la santé et le directeur national de la pharmacie et du médicament sont reprochés d’avoir autorisé l’entrée et la commercialisation des médicaments contrefaits dans le pays.
Ils sont d’ailleurs accusés d’avoir influencé les soldats de l’économie en vue de débloquer une importante quantité de faux médicaments au Port Autonome de Conakry. Des produits qui se sont sans doutes retrouvés sur le marché.
D’ailleurs le processus d’assainissement du secteur pharmaceutique qui avait abouti à la réduction drastique du nombre de sociétés grossistes apparaît comme du tape à l’œil.
Selon Dr Manizé Kolié, ces opérations n’ont mené à rien et que l’ensemble des pourvoyeurs de médicaments ont repris du service, alors que les opérations de toilettage n’ont jamais été bouclées. Dans de telles circonstances on aura de la peine à dissocier le mal du bien.
En tout 25 personnes sont sur la sellette du syndicat et de l’ordre des pharmaciens, y compris des importateurs qui sont sur le point d’être traduits en justice.
Les avocats du syndicat et l’ordre des pharmaciens de Guinée constitués en partie civile sont actuellement présents au tribunal de première instance de Kaloum, pour le dépôt de la plainte.
Pourtant durant le régime déchu, les acteurs du secteur se sont engagés auprès de l’ancien locataire de Sékhoutouréyah et le peuple de Guinée, à mettre fin à ce danger public.
Les guinéens consomment-ils depuis des décennies de faux médicaments ? Comment ce circuit a-t-il été établi ?
À quand la lumière sur cette affaire qui donne des frissons?
En attendant la réponse à toutes ces questions, le patient guinéen continue à se payer son ordonnance sans aucune certitude.
Hadja Kadé Barry