La dernière visite sans communication officielle du président Mamadi Doumbouya et de son ministre de l’habitat sur le site directionnel de Koloma n’est pas du goût des déguerpis de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse.
« Le Colonel (Mamadi Doumbouya) est allé sur le site, il n’a fait aucune déclaration. Le ministre qui était avec lui et qui lui servait de guide n’a, lui aussi, eu aucun mot à l’égard des victimes », a d’abord fait remarquer Mamadou Samba Sow.
« Ça, nous le regrettons parce que ces terrains ne sont pas restés vides depuis le début [la nuit] des temps. Et, on a l’impression que c’est ce qu’on a voulu faire croire au président [de la transition]. L’autre chose que nous regrettons, c’est le fait que le ministre Ousmane Gaoual ait déclaré que l’aménagement va concerner 169 hectares pour les domaines de Kaporo-Rails. Là aussi soit le ministre n’est pas bien informé ou il y a quelque chose qui ne marche pas parce que le centre directionnel de Koloma un ensemble de 267, 7 hectares. Et, en 1998, au temps de Lansana Conté, 169 hectares avaient fait l’objet de déguerpissement. C’est ce que l’ancien ministre de l’urbanisme, Ibrahima Kourouma déclarait. Alors que les 169 hectares n’étaient occupés que par des garages, des baraques mais aussi des kiosques. Si donc, ce sont les 169 hectares qui sont concernés par l’aménagement, donc il va falloir qu’on nous restitue les 98,5 hectares qui ont fait l’objet de déguerpissement injuste en 2019 sous Alpha Condé », a-t-il renchéri.
Pour leur porte-parole, « c’est un manque de compassion » à leur égard.
« Le deuxième aspect, c’est qu’il faut reconnaître que nous avons l’impression que nous sommes oubliés dans la mesure où nous avons adressé trois demandes d’audience au président de la République [Chef de l’État] plus un mémo qui sont restés sans suite ».
Ce qui irrite le jeune Samba, c’est « le deux poids deux mesures » du président de la transition dans la mesure où il a remis les cases de Belle-Vue à la « seule famille » de feu président Ahmed Sékou Touré.
« … Nous ne comprenons pas pourquoi jusqu’à présent notre dossier ne connait pas une évolution dans la mesure où nous, nous sommes plus de 1 200 familles. Donc ça c’est la grosse interrogation que nous nous posons aujourd’hui et nous nous demandons si nous ne sommes pas aujourd’hui considérés comme des sous-guinéens par les nouvelles autorités ».
Le dossier des déguerpis de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimess est en instance à la Cour de la CEDEAO.
Après le Coup d’État du 5 septembre 2021, cette Cour a suspendu toutes les procédures judiciaires en lien avec la Guinée. Les victimes comptent poursuivre la bataille judiciaire jusqu’à satisfaction, réitère leur porte-parole.
Saa Joseph Kadouno