Malgré des vagues impitoyables qui se déchaînent au large de Conakry, en ce mardi 29 décembre vers 11 heures, Bourama Bangoura, capitaine de pirogue a pris le départ du port de Boulbinet, direction les Îles de Loos.
A son bord, une flopée de passagers, aucun ne porte un gilet de sauvetage, alors que la mer est mauvaise. Il faudra pourtant parcourir 7 kilomètres pour atteindre le quai de l’île de Kassa.
Toutefois, à bord de cette pirogue qui avance lentement au rythme du vent et des vagues, le capitaine Bourama Bangoura a fait savoir que les passagers qui traversent sans gilet de sauvetage, c’est à leur risques et périls.
« Les gens qui veulent traverser pour aller à Kassa, quand on leur demande de porter les gilets, ils nous disent qu’on n’est pas en saison pluvieuse. Ils banalisent et ils estiment que cela est encombrant. Nous ici, on a des gilets disponibles, mais les gens ne portent pas. Alors que certaines vagues sont fortes, en cas de renversement, personne ne va sortir. Il y a eu beaucoup de cas de morts ici. L’autre problème, les responsables de ce débarcadère ne donnent pas assez de gilets aux petites pirogues, alors que nos passagers sont nombreux pour traverser. Nous savons que les gilets sont importants, mais certaines personnes ne s’intéressent vraiment pas. C’est une réalité, il faut le reconnaître aussi », a-t-il déploré.
Du côté des passagers, même les plus jeunes ne semblent intéressés par le port du gilet de sauvetage durant la traversée.
« Moi je ne porte pas de gilet, je vis à Kassa, on connaît l’eau. Je vais chez mes parents », a botté en touche Ousmane Sylla.
Même son de cloche chez les nombreuses femmes coincées à bord de la pirogue et qui ont préféré garder l’anonymat.
Il y a 3 jours, une pirogue en difficulté s’est reversée avec 4 pêcheurs à bord. Ils ont été sauvés de justesse par d’autres pêcheurs venus au secours avec des gilets, a en croire un conducteur de pirogue approché par mosaiqueguinee.com.
Pour rappel, le 29 août 2018, au port de Boulbinet, le président Alpha Condé, avait présidé une cérémonie de sensibilisation sur le port obligatoire des gilets de sauvetage, par les usagers de la mer.
Au cours de cette année, se rappelle-t-on, 15 mille gilets ont été offerts aux différents débarcadères du pays. Mais sans succès.
Saidou Barry