Le voile est enfin levé ! Le visage du spectre législatif se découvre, débarrassé de tout l’amarrage qui en fit une ligne à ne point franchir. Grand ouf pour tous !La Guinée affranchie de sa laisse pourra désormais s’employer à quelques-unes de ses innombrables corvées, du moins théoriquement.
Le scrutin des mille prétextes est en effet dégagé, mais la manie d’un retour au vacarme de la rue se titille bonnement à quelques places du rivage. Il y a donc encore à baver de nos législatives.
Satisfaisant ici et acceptable là, le vote du troisième 28 septembre semble avoir conquis le cœur des gardiens de la justice électorale. Nonobstant quelques soucis signalés, l’appréciation générale qui se dégage du scrutin est de bons relents ; le regard des institutions de transparence engagées dans le processus en dit long.
Donc une aubaine pour le peuple de Guinée qui semble être devenu un modèle dans l’exploitation de la formule ‘’d’une pierre deux coups’’.Un 28 septembre qui en éclipse un autre!… ?, voici pour tout. Saluons ici la perspicacité de celui dont le propos a conduit à cette date. Il fallait à la Guinée péremptoire de 58 une réponse à l’usurpation de la date qui marqua notre grandiose libération. C’était là une nécessité impérieuse que de donner aux rivières du Sud une image moins sauvage et moins barbare que celles de viols et de massacres perpétrés sur des femmes et des enfants, et le tout, à la date qui fit de nous un pays soleil. L’audace était de taille, mais le résultat l’est encore plus !
C’est du moins ce qu’on dira, si l’opposition ne se sent pas obligée de recourir à la rue pour exiger plus de transparence qu’il n’y en a déjà au processus. Si mémoire nous est fidèle, l’on se rappelle encore sans peine des mises en garde de quelques figures de l’opposition dans l’éventualité de fraudes, des avertissements qui ont persisté peu après le scrutin et qui, cette fois se heurtent à d’autres avertissements de plus grande ampleur : ceux de FatouBensouda. En tout état de causes, le plus judicieux des choix de l’opposition serait de responsabiliser sa démarche en ayant recours aux institutions de justices qui sont celles de notre monde.
Rien d’humain n’est parfait, bien entendu, il faut donc à chacune des parties de jouer pleinement son rôle en vue de s’éviter un aboutissement fâcheux. Nul ne pourra exiger le silence à l’opposition si la CENI et ses raccordements n’ont pas dit OUI à la transparence. Pas même les appels de la CPI ne pourront conduire l’opposition à se recroqueviller, puisqu’àune loi injuste, rappelle St. Augustin, nul n’est tenu d’obéir. On pourrait donc lancer, comme à la bataille, chacun à son poste !
Finalement, disonsque l’on part aux urnes comme à un jeu de poker. Une fois placées, vos mises ne vous reviennent que si vos choix vous sont favorables.Autrement et si le jeu est mené dans les règles de l’art, vous n’avez aucune excuse, vous avez perdu !Autant dire qu’on ne va pas aux élections dans l’esprit du gagnant inconditionnel, de celui qui ne peut que gagner. L’échec peut s’avérer d’une telle cuistance qu’on n’a plus souvent de choix envisageable que d’en venir à des actions de très basse convenance.
Ce 28 septembre doit être différent, ce 28 septembre sera différent parce que chacun fera ce qu’il faudra pour cela.