Ce mercredi au département des Travaux Publics, s’est tenue une réunion de restitution d’une assistance technique des travaux publics. C’est l’expert en industrie du transport, appui de l’entretien routier Alain VANTELON qui a tenu l’exposé. Au cours de cet exposé, il est largement revenu sur les causes de la dégradation précipitée des routes en Guinée. Les cadres du département accompagnés par ceux du ministère de la sécurité ont à leur tour expliqué les réalités du terrain.
L’eau est la principale ‘’ennemie’’ de la route déclare Alain Vantelon. Il se trouve qu’en Guinée, poursuit-il, les caniveaux servent de dépotoir d’ordures. Du coup, les eaux de ruissellement se retrouvent sur le goudron à chaque tombée de la pluie. Les stationnements encombrants des gros porteurs notamment ouvrent la voie à la dégradation des routes note l’expert. Tableaux à l’appui, Vantelon indique que tous les gros porteurs guinéens dépassent les normes requises.
Pourtant il existe quatre endroits où les camions devraient être pesés avant de bouger. Le port de Conakry en guise d’exemple. Malheureusement, explique Babacar SARR, directeur central de la police routière, cette mesure n’est pas appliquée. Il exige à ce que la sécurité soit associée désormais au pesage des camions au départ comme à l’arrivée.
Pour sa part, le Directeur national de l’entretien routier Bejamin Sandouno, affirme que ‘’les gros porteurs constituent la première cause de la dégradation du réseau routier. Ils dépassent les poids requis. De 12 tonnes ils débordent jusqu’à 16 parfois, 20tonnes. Ce qui est grave’’ dit-il.
Mais à l’image des pays de la sous-région la Guinée va lutter contre le phénomène rassure SANDOUNO. Il confie que c’est les Etas de la CEDEAO qui ont financé le projet qui a permis cette étude depuis trois ans. Justement, l’expert ayant terminé sa mission a conseillé aux autorités de penser à multiplier la sensibilisation des usagers et surtout l’application des textes de lois.
Revenant sur les causes des surcharges des gros porteurs, Alain Vantelon indique que les causes sont multiples à ce niveau : les propriétaires des camions jouent aux mauvais payeurs alors que les exigences en termes de recettes sont énormes ; les chauffeurs eux-mêmes se rendent coupable de cette pratique dans le dos de leurs patrons. C’est du vécu qu’il raconte à Abidjan.
Sadio Baldé