A l’annonce de la fête de tabaski ou Aïd el Fitr encore appelée prosaïquement fête des moutons est célébrée dans le monde islamique le 10 du 12ème mois linéaire de chaque année, a constaté mosaiqueguinee. Notre pays la Guinée à l’instar des autres pays islamiques s’apprête à la célébrer cette fête dans une crise politique et socioéconomique pour le moins difficile.
Et pourtant, la religion musulmane ordonne à toute personne ayant des moyens matériels et financiers lui permettant de se procurer un mouton ou un autre animal domestique de s’acquitter d’un sacrifice surérogatoire par l’immolation d’un mouton entre le jour de la fête, le lendemain et le surlendemain.
Force est de constater que le prix du bétail est excessivement cher dans les différents lieux de vente de la capitale a constaté sur place mosaiqueguinee.com.Selon Elhadj Cherif Barry, un citoyen qui veut s’acheter un bélier au carrefour de Yémbeya, le prix du bétail est exorbitant cette année. ‘’Un bélier qui était vendu l’année dernière entre 600 et 700 mille francs guinéens se vend actuellement ici entre un million et un million cinq cent mille francs guinéens. La chèvre qui n’est pas tellement convoitée pour cette fête a vu son prix augmenté. On la vendait entre 500 à 700 mille l’année passé, mais cette fois ci, il y a même des chèvres de un million de nos francs’’ explique t-il.
Le notable ajoute qu’avec la crise économique et sociopolitique que les guinéens vivent actuellement, il n’est pas du tout évident de s’acheter un mouton pour la fête. A cela, El hadj Barry évoque la coïncidence de cette fête à l’ouverture scolaire qui nécessite aussi
beaucoup de dépenses pour les pères de familles.
Quand aux vendeurs de bétails, ils évoquent d’énormes difficultés qu’ils rencontrent dans les barrages routiers, le transport du bétail de l’intérieur du pays à Conakry, les taxes et autres soucis financiers. Pour Mamoudou Sow, vendeur d’animaux au carrefour Yembeya, dans la Commune de Ratoma donne sa version des faits. ‘’A l’approche de la fête de Tabaski, les éleveurs augmentent les prix du bétail à cause de la forte demande, les problèmes liés au transport compte tenu de l’état des routes à l’intérieur du pays, les services de police et de douanes qui nous surtaxent et d’autres petites dépenses font que le prix du bétail est en nette hausse. Cela ne dépend en aucun cas d’une quelconque mauvaise foi des vendeurs, mais c’est cher parce que nous revendons pour avoir un petit bénéfice aussi’’ s’est-il confié à notre reporter.
Avec la fièvre électorale, la crise socioéconomique, l’ouverture scolaire et la fête des moutons, reste à savoir aujourd’hui si les musulmans guinéens pourront s’acquitter de la Sounna, qui est pourtant fondamentale pour tous les fidèles pendant cette fête.
Thierno Bah