Le chemin de croie continue pour celui qui était DG de la Radio privée Batè Fm de Kankan jusqu’à récemment. On se rappelle que notre confrère avait fui Kankan au lendemain de la visite mouvementée du chef
de l’Etat, Pr Alpha Condé dans cette ville.
De nombreuses mauvaises langues avaient incriminé Moussa Tata Kourou et sa radio d’avoir amplifié et donné des échos un peu surréalistes au fait que des jeunes de Kankan avaient scandé des slogans hostiles à des autorités locales, peut-être à l’endroit aussi du président de la république.
Il n’en fallût pas plus que des médias à travers la guinée et de par le monde, disent que Alpha Condé a été hué à Kankan, ce qui s’il s’avérait un véritable coup de théâtre pour une ville qui paraissait un fief inexpugnable de son parti depuis toujours.
Depuis Moussa Tata Kourou Diawara, perçu comme la main noire qui se cachait derrière cette façon de présenter le passage assez commenté du président dans ce bastion devenu bouillant au détour d’une visite de 24h, rallongée, opération de rachat oblige ?, depuis donc, notre confrère a été diabolisé, des menaces de toutes sortes s’en suivent, sa radio recevra la visite inamicale d’un groupe de jeunes, l’essentiel des matériels emportés. Une déclaration condamnant cet état de fait venant du ministre des droits de l’homme en témoigne.
Les menaces physiques devenant intenables après une brève interpellation, Moussa Tata Kourou Diawara se trouva dans l’obligation de fuir la guinée. Première destination, Bamako, Mali.
Mais avant, son passeport aurait été confisqué à la frontière entre les deux pays et depuis… Moussa, après un séjour de quelques semaines dans la capitale malienne, prendra la direction de Dakar. Selon nos informations, de Bamako, il continuait à être menacé, lui à qui on reprocherait dit-on de jouer le jeu de l’opposition et donc d’avoir trahi son ethnie.
Il semble que la venue à Bamako du chef d’Etat le 19 septembre dernier à l’occasion de l’investiture du nouveau président malien IBK, ne sentait pas bon pour lui. Comment ? On n’en sait pas grand-chose.
Moussa Diawara est actuellement en séjour en Gambie auprès de sa mère qui est de ce pays. C’est depuis la fête de Tabaski, mais il séjourne à Dakar, dans la capitale sénégalaise. De certaines sources, on apprend que l’on soupçonnerait l’ombre de notre confrère derrière ce qui se serait produit vendredi à Dakar quand de jeunes guinéens auraient organisé une petite manifestation à l’arrivée du président Condé. Il craint toujours pour sa vie, traqué qu’il est comme un fauve. La liberté de presse menacée à ce point jusque loin hors des frontières guinéennes?
Aboubacar Diallo.