Le Collectif des Avocats de Ibrahima Sory Touré et Issiaga Bangoura étaient devant la presse ce lundi 4 novembre 2013 pour parler des dernières évolutions de leurs clients. Me Momo SAKHO, Me Dinah SAMPIL, Me Mohamed TRAORE du barreau de Guinée et Me Rachel LINDONdu barreau de Paris ont tour à tour déballés les contours de ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salives.
D’entrée, Me Dinah Sampil a précisé que le
collectif des avocats de la défense sont là pour interpeller l’opinion nationale et internationale par rapport à ce que leurs clients Ibrahima Sory Touré et le Capitaine Issiaga Bangoura poursuivis pour corruption passive subissent en matière de violation de leurs droits. Il précise que depuis plus de quatre mois, le dossier est au même niveau et n’évolue pas. Et d’ajouter : « On le clôture pas, il n’y a pas d’éléments nouveaux qui soient versés là dedans par l’accusation, c’est-à-dire le Parquet de la République de Kaloum. Et toutes les démarches légales ont été effectué par le Collectif mais où c’est resté sans réponse ou ce sont des réponses qui ne correspondent pas aux questions ou aux demandes qui avaient été formulées qui ont été donnés jusque là ».
Me Sampil défend le fait que le collectif n’acceptera pas cette privation de liberté arbitraire et illégale, parce que pour lui, Ibrahima Sory Touré et Issiaga Bangoura ne sont pas les personnes qui auraient dû être poursuivi pour cette infraction. Pour M Sampil, les signataires sont connus. Il s’interroge pourquoi s’abattre sur ses clients qui n’ont ni de prés, ni de loin étaient associés à l’établissement de ces documents, c’est-à-dire, dans la signature du permis de d’exploration des mines de fer de Nimba dans la joint venture entre BSGR et VALE. ‘’Ça fait un an que nos clients sont en prison. Nous estimons qu’un temps suffisant s’est écoulé pour que ce dossier soit clôturé ou jugé’’ ajoute t-il.
Ce qui est inquiétant dit Me Sampil, c’est que le capitaine Issiaga Bangoura est gravement malade. Ayant subi une opération générale au niveau du ventre qui l’obligeait à respecter un programme cyclique de contrôle médical en France, il se trouve qu’il n’a pas pu le faire depuis qu’il est en prison. ‘’Et actuellement, on a œuvré pour qu’il soit admis dans un centre hospitalier. Ibrahima Sory aussi ne sait plus à quel saint se vouer’’, met en garde l’ancien président de l’ordre des bâtonniers de Guinée.
Il affirme en ces termes que le collectif des avocats de la défense de Ibrahima Sory Touré et du Capitaine Issiaga Bangoura a décidé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO qui est la juridiction supérieure qui puisse interpeller l’Etat Guinéen afin que la situation puisse être examinée. ‘’Donc nous portons plainte contre l’Etat Guinéen pour détention arbitraire, violations du principe à un recours effectif, à une justice indépendante au près de la Cour de Justice de la CEDEAO pour que nos clients soient rétablies dans ses droits’’, a noté Me Rachel Lindon. C’est à elle d’ajouté que cette fois ci ce n’est pas seulement en faveur de nos clients, mais c’est contre l’Etat guinéen ; qui a tout point de vue et de façon officielle est entrain de violer ses propres lois à l’égard de ces citoyens. Ce qui est inadmissible. Il y va de la sécurité de tout le monde.
L’avocate au Barreau de Paris a ensuite ajouté qu’aujourd’hui, ils ont déposé officiellement la première plainte contre l’Etat de Guinée. ‘’Nous avons un client détenu, qui n’a jamais été réinterrogé depuis le 10 mai dernier. L’autre est à l’hôpital en urgence avec un risque pour son pronostic vital. Et c’est le médecin de l’hôpital de Conakry qui l’a écrit. Face à cette situation, nous avons été contraints de saisir la CEDEAO’’ ajoute t-elle.
L’avocate ajoute qu’elle aux côtés de ses confrères en cette plainte pour détention arbitraire, violation du droit à un recourt effectif, violation du principe d’indépendance de la justice, violation de principe de légalité des armes et du principe contradictoire et enfin pour traitement inhumain et dégradant concernant notre client malade.
Mamadou Oury Bah