Quelques jours après sa réunion siège PEDN Lambanyi, l’opposition républicaine réaffirme ce qu’elle a décidé à l’occasion. Tout y est : Les législatives, le verdit de la cour suprême, la saisine
d’institutions supranationales, la journée ville morte du lundi 25 dans les cinq communes de Conakry, et puis la condamnation des violences exercées par les forces de l’ordre contre des journalistes dans l’exercice de leur métier, sans oublier l’usage par celles-ci d’armes de guerre pour réprimer des manifestations…
Voici livrée in extenso la déclaration conjointe qu’elle a fait parvenir à notre rédaction. Lisez !
Les partis politiques membres de l’opposition républicaine se sont réunis pour harmoniser leurs positions autour des questions relatives aux élections législatives du 28 septembre 2013. Ils ont saisi cette opportunité pour passer en revue les sujets brulants de l’actualité politique, économique et sociale nationale. Au terme de discussions franches, saines et ouvertes, les résolutions suivantes ont été adoptées :
- L’opposition condamne les exactions devenues récurrentes subies par les manifestants désarmés de la part des forces de l’ordre qui bénéficient d’une impunitétotale dans leurs missions de répression. Au cours de ces interventions brutales, elles n’hésitent pas àutiliser des armes de guerre pour assurer des services de maintien d’ordre avec comme corollaire des bilans particulièrement lourds se soldant par de nombreux morts et blessés par balle. L’opposition déplore que leur dernière opération de répression ait entrainéla mort d’un jeune citoyen de 15 ans atteint par une balle lors d’une manifestation àCosa, dans la commune de Ratoma, ainsi que des blessures causées à un douzaine d’autres jeunes du même quartier ;
- L’opposition déplore les violences dont sont régulièrement victimes les journalistes dans l’exercice de leur noble profession. Elle condamne le molestage d’un journaliste par des membres de la Garde présidentielle, lors d’une cérémonie officielle et la tentative d’enlèvement par des inconnus du directeur d’une radio privée ;
- L’opposition confirme sa détermination à saisir des juridictions supranationales pour y faire valoir ces droits, dans le cadre du règlement des contentieux électoraux nésdes dernières élections législatives ;
- L’opposition décide de saisir le Secrétaire Général des Nations Unies d’un dossier complet mettant en évidence la fraude, les insuffisances et les graves lacunes qui ont affectéle scrutin, lui ainsiôtant la crédibilitéet la transparence attendues ;
- L’opposition républicaine prend acte de la dissolution du Comitéde suivi de l’application de l’accord politique inter-guinéen du 03 juillet 2013 et déplore l’absence d’un cadre de concertation entre le pouvoir et l’opposition. Aussi souhaite-elle la création d’un nouveau cadre de dialogue entre la mouvance présidentielle et le Gouvernement d’une part et l’opposition, d’autre part avec la participation de représentants de la communautéinternationale. Une telle structure pourrait, entre autres taches, veiller au suivi de la mise en œuvre des dispositions de l’accord du 03 juillet dernier non encore exécutées ;
- L’opposition remet à une prochaine réunion plénièrele débat autour de la question de sa participation àla future assemblée nationale, le processus de concertation interne initiépar certains partis politiques n’étant pas arrivéàson terme. Un délai supplémentaire a étéaccordépour que les consensus soit obtenu au sein de chaque formation politique avant qu’une assemblée de l’opposition républicaine définisse une position commune quant àsa participation ou au boycott du futur parlement.L’opposition républicaine réitère sa ferme volontéde préserver son unitéet sa cohésion habituelles afin de faire de la décision ultime qu’elle adoptera dans les jours àvenir, une position commune partagée par tous les partis membres ;
- Pour protester contre la démission de la Cour Suprême qui s’est auto-récusée en exprimant publiquement son incompétence àtraiter des recours introduits par les partis politiques dans le cadre du contentieux électoral, l’opposition républicaine décide de faire du lundi 25 novembre 2013, une journée ville morte dans les cinq communes de la ville de Conakry. Elle appelle les populations de la capitale às’abstenir de toute activitéce jour afin de protester contre la grave crise institutionnelle créée par cette démission de la Cour suprême et son refus de résoudre les contentieux électoraux comme l’y obligent la Constitution et le Code électoral ;
L’opposition républicaine invite ses militants et sympathisants à répondre massivement à son mot d’ordre de ville morte pour la journée du 25 novembre prochain tout en restant mobilisé pour la défense des acquis démocratiques du Peuple de Guinée
Conakry, le 22 novembre 2013
L’opposition républicaine