L’opposition guinéenne entend protester contre ce qu’elle appelle le « hold-up » du pouvoir aux élections législatives du 28 septembre, des élections remportées par le parti du président Alpha Condé. L’appel de l’opposition pour une « journée ville morte », ce lundi 25 novembre, a été relativement suivi. Et la journée a surtout été marquée par des violences.
Tout au long de la journée, les écoles et les commerces des grands marchés de la capitale sont restés fermés, la circulation au ralenti dans les quartiers Nord, Est et en banlieue. Mais dans le sud de Conakry et à Kaloum, le quartier administratif et des affaires, toutes les administrations sont restées ouvertes.
Mais la journée a surtout été marquée par des heurts. Des groupes de jeunes gens ont dressé des barricades sur les grands axes de la périphérie de Conakry en incendiant des pneus, en jetant des pierres contre les forces de l’ordre venues les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes.
Bilan : un jeune homme de 19 ans a été tué et au moins 17 civils blessés à Conakry dont 4 par balles. Deux gendarmes ont également été blessés. Mais ce bilan, qui n’est que provisoire, pourrait s’alourdir. Parmi les civils blessés, il y a « une côte cassée » tandis que les autres souffrent de coups « de matraques ou de pieds dans le dos ». Cinq véhicules appartenant à des particuliers ont en outre été endommagés.
Des incidents qui surviennent alors que le président Alpha Condé affirmait, il y a 48 heures sur les antennes de RFI, qu’il ferait appliquer la loi et qu’il n’allait plus tolérer que des manifestants s’en prennent aux biens des particuliers.
Bah Sékou