Le ministère public a requis deux ans d’emprisonnement contre Aliou Bah ce jeudi 2 janvier 2025. Il estime que les faits d’offense et de diffamation contre le chef de l’État sont bien établis à l’égard du président du Mouvement Démocratique Libéral. Ce dernier développement fait réagir des organisations de défense des droits de l’homme. C’est le cas de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du citoyen (OGDH). Cette plateforme à travers son chargé de communication, n’est pas en phase avec la position du ministère public.
« C’est avec indignation et beaucoup de préoccupation que nous avons appris cette réquisition du parquet près le tribunal de première instance de Kaloum. Il est essentiel de rappeler que le procureur en sa qualité de représentant de la société, n’est ni le représentant du gouvernement ni le représentant du ministre de la justice, mais plutôt du peuple au nom duquel la justice est rendue conformément au principe de la séparation des pouvoirs. A ce titre, nous trouvons vraiment inquiétant cette attitude de ce procureur dans un contexte où nous avons besoin que la justice inspire confiance aux yeux du peuple », a réagi Alsény Sall.
Cependant, l’OGDH garde espoir. Elle rappelle que le dernier mot revient au juge.
« Comme cette réquisition ne lie aucunement le juge de fond, nous osons croire que ce dernier ne va pas tomber dans ce piège où l’image de notre justice, gage de l’état de droit est en jeu. Car il est important de rappeler que les magistrats demeurent le dernier rempart contre la crise de nos libertés dans un Etat démocratique », a ajouté le responsable en charge de la communication de l’organisation.
Le prévenu sera situé sur son sort le 7 janvier prochain. Lors des débats, Aliou Bah a rejeté les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, cela n’a pas empêché le parquet de demander sa condamnation à deux ans d’emprisonnement. Et comme on pouvait s’y attendre, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe.
Sékou Diatéya