L’occupation anarchique des voiries urbaines prend de l’ampleur. Après plusieurs opérations de déguerpissements, le constat reste amer. Le long des artères publiques de Conakry est transformé en marché
public par les marchandes. Les vendeuses étalent leurs marchandises jusque sur la chaussée.
Les chauffeurs sont parfois obligés de klaxonner plusieurs fois avant que ces femmes ne libèrent la route. « Vraiment, ces femmes nous fatiguent. Dès fois, on n’a pas là où garer, il faut klaxonner plusieurs fois pour qu’elles cèdent le passage et puis ça crée les embouteillages. Imaginer un camion qui dérape, c’est dangereux. Les femmes c’est au marché pas dans les rues» nous explique un chauffeur de taxi.
Cette occupation anarchique est la cause de nombreux accidents routiers. Les occupants en sont souvent les victimes. Bien qu’ils soient conscients du danger qu’ils courent à longueur de journée, les marchandes continuent de s’en téter comme nous martèle ce policier sous l’anonymat. « Ça nous cause assez de problèmes. Nos agents s’affrontent dès fois avec ces vendeuses. Non seulement leurs attitudes occasionnent des bouchons aussi, y a les risques
d’accidents, il faut que l’Etat s’implique pour trouver solution à ce problème ».
En Guinée, il n’existe pas de lois spécifiques interdisant
l’occupation anarchique des voiries urbaines. Par contre, il y a des réglementations qui doivent être appliquées par les administrateurs des marchés et par la police routière.
Interrogé, une source anonyme de l’administration du marché de Koloma se plaint de l’indifférence des ces vendeuses quant aux dangers liés à cette occupation.
Alors que les accidents continuent, la dernière en date est celui de Lansanayah Barrage qui avait fait cinq morts et plusieurs blessés. Autre accident survenu en 2011 est celui de Bonfi Marché qui avait fait 6 mots.
Le constat aujourd’hui est que, malgré les opérations d’assainissement des voiries urbaines menées par le gouvernorat de Conakry, le phénomène persiste. Pour mettre fin à cette pratique, les autorités doivent prendre des décisions pérennes avec des mesures
d’accompagnement.
A. Soumah