Les accords du 3 juillet 2013 obtenus au forceps entre les acteurs politiques guinéens agissant sous les auspices de la communauté internationale, ont ouvert à l’époque, le chemin d’un espoir permettant à la Guinée d’enclencher sa marche vers la démocratie.
Car tant que nous n’aurons pas une Assemblée Nationale démocratiquement élue, le retour à l’ordre constitutionnel ne sera pas effectif. C’est le lieu de rappeler que lors du dialogue inter-guinéen qui a conduit aux accords du 3 juillet, il avait été convenu de faire suivre tout le processus électoral par la communauté internationale.
Notamment pour les corrections à apporter sur le fichier, la distribution des cartes, le
découpage électoral, la surveillance des Bureaux de vote, le suivi de la centralisation des résultats…
Ces accords, véritable pacte élaboré avec l’aide des facilitateurs étrangers et guinéens, avaient posé le principe de la tenue de ces élections sous l’œil vigilant et perspicace des observateurs venus de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, des ONG nationales et internationales comme le NDI et l’IFES.
L’opposition était septique, mais puisque les accords impliquaient toutes ces institutions ainsi que des ambassadeurs de pays occidentaux et fixaient les obligations de tous les acteurs, elle s’est décidée, dans un souci d’apaisement, d’aller à ces élections.
De notre point de vue, l’organe de gestion du processus électoral ne s’est pas acquitté de ses obligations. Le fichier est resté ce qu’il était donc plein de doublons et d’omissions.
Plus grave, la fraude que redoutait l’opposition fut d’une ampleur jamais égalée.
Les observateurs, notamment ceux de MOE-EU l’ont relevé et publié dans leur rapport préliminaire.
Dans tous les cas, des ONG comme NDI et IFES qui étaient sur le terrain, n’ont toujours pas publié leurs rapports. Alors que des montants importants ont été mis à leur disposition pour accompagner le processus électoral pour une plus grande transparence.
Tout laisse à croire que certaines chancelleries auraient influencé ces ONG pour les détourner de leur objectif initial.
D’autre part, la MOE-UE subirait, elle aussi, de très fortes pressions de certains diplomates pour qu’elle attenue l’ampleur des manquements qu’elle a observé lors du déroulement du processus électoral guinéen. Le problème est là.
Conakry, le 5 novembre 2013
Ouremba KEITA