Plus qu’une tradition démocratique, c’est un impératif d’agenda, Mohamed Saïd et son équipe doivent déposer bilan. Il y va de la nécessité pour le président Alpha Condé d’insuffler une nouvelle dynamique au programme de changement pour lequel il a été élu par le peuple de Guinée en 2010.
A sa constitution, le défaut congénital de volonté de remercier, de récompenser tous ceux qui ont mouillé la chemise aux côtés du professeur Alpha Condé, des années de clandestinité jusqu’au soleil de la victoire au soir du 10 décembre 2010. Du coup, se sont retrouvés au sein de l’attelage gouvernemental, des ministres de tout plumage, venant de tous les horizons. Des ministres borgnes aux valétudinaires, en passant par des ministres businessmen, mais aussi des têtes bien faites, mais qui n’ont jamais bénéficié de la marge de manœuvre suffisante pour faire œuvre utile pour la nation. Il y a d’abord le premier des ministres. Censé orienter et coordonner l’action du gouvernement, Mohamed Said Fofana aura brillé depuis près de trois ans qu’il est à ce poste, par son manque de leadership, son esprit d’aplatissement au grand boss, en réalité seul maître à bord. Réduit au rôle de simple faire-valoir, Said Fofana, en véritable faux premier ministre, a été confiné aux tâches peu glorieuses d’ouverture et de clôture de séminaires-ateliers, de gestion des conflits religieux et d’ordre socioprofessionnel.
Muni de son foulard jaune, Said Fofana aura passé le plus clair de son temps à arpenter montagnes, plaines, savanes et forets du pays, pour battre campagne en permanence pour le parti du grand manitou. Said Fofana n’a pas été vu ou rarement sur de grands dossiers engageant l’avenir du pays. Malgré son incapacité avérée à impulser la dynamique requise à l’action gouvernementale, il a continué de garder son poste, on ne sacrifie pas un pion électoral sous n’importe quel autel. La région de la basse-côte, objet de toutes les convoitises aux dernières législatives, était un bassin de voix à ménager à tout prix. Les gaules rangées, Mohamed Saïd peut désormais être sacrifié sans périls. Venons-en maintenant à nos fameux ministres de la république. Peu parmi eux ont pu tirer leurs épingles du jeu et méritent par conséquent de rester à bord du grand navire.
Dans le cercle restreint des ministres ayant glané quelques trophées de chasse, celui des affaires étrangères, celui de la coopération internationale, celui de l’économie des finances, celui du budget, celui délégué à la défense et celui de l’enseignement pré-universitaire, sans oublier le porte-parole dudit gouvernement, plus pour son porte-parolat que pour des résultats probants obtenus au sein de son département. Le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques peut mieux faire. Une once de chance pourrait lui être accordée. Hormis ces quelques ministres, tout le toutime doit débarrasser le plancher. A commencer par celui chargé à l’énergie. Oui Papa Koly Kourouma doit tirer les conséquences de son échec et rendre le tablier.
En près de trois ans, sa gestion de deux secteurs sensibles comme l’eau et l’électricité, a été des plus catastrophiques. Puis doivent suivre les ministres de la communication, des télécoms, des sports, du plan, de la santé, de l’habitat, de la fonction publique, du tourisme, que sais-je encore. Mais que dire du valétudinaire Bamba de l’alphabétisation et des langues, des ministres chargées des affaires sociales, surtout celle qui est déléguée, Mimi Coumbassa. Cette ministre seule fait la honte de tout un gouvernement. Un scandale de malversation financière n’est pas loin d’elle. On a encore présente dans nos mémoires comme si c’était hier sa prestation calamiteuse à l’occasion d’une rencontre sous-régionale organisée à l’initiative de la CNSS, quelle ne fût notre gêne que de la voir maltraiter la langue de Molière dans un discours tiré par les cheveux devant des étrangers s’il vous plait.
Ce n’est qu’en guinée, au soleil d’Alpha Condé qu’une telle avanie puisse nous être infligée à la face du monde. Bref, en deux mots comme en mille, l’échec du gouvernement Said Fofana est cuisant. On n’oublie guère les ministres du 3è âge, celui de la culture et celui délégué aux transports, la guinée n’en a plus besoin. L’heure de passer un trait sur ce gouvernement brinquebalant a sonné, à Alpha Condé de sortir du schéma de gouvernement de récompense non pas pour celui d’un gouvernement d’union nationale, l’heure n’est pas non plus à cela, mais à un gouvernement qui vaille, de technocrates, de compétences d’où qu’elles viennent sans discrimination aucune.