L’opposition républicaine décide d’attaquer en justice le décret présidentiel convoquant le Conseil National de la Transition (CNT) en Assemblée extraordinaire pour voter le budget 2014. C’est du moins ce qui ressort de la rencontre des différents membres de l’opposition ce mercredi soir au quartier général de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) du principal opposant au régime d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo.
Dr Fodé Oussou Fofana, vice président de l’UFDG a au nom des ses pairs donné les raisons de cette rencontre. ‘’L’opposition républicaine s’est réunie au quartier général de l’UFDG pour analyser certains points notamment le décret du chef de l’Etat demandant au CNT de voter le budget 2014. Nous avons d’abord constaté le caractère illégal du décret du chef de l’Etat qui est une usurpation du titre. Parce que de par ce décret c’est comme si le Président donnait les priorités des députés au CNT. Pour l’opposition républicaine, depuis le 15 novembre 2013, après l’arrêt de la Cour Suprême, le CNT est devenu illégitime’’. Il précise ensuite que tout ce que le CNT va prendre maintenant comme acte est pour l’opposition républicaine nul et de nul effet.
‘’Nous considérons que nous sommes dans une situation illégale, pas dans un pays de droit et c’est un recul pour la démocratie. L’opposition républicaine a donc décidé de prendre contacte avec les avocats et nous allons attaquer à la Cour Suprême cette décision (le décret, Ndlr) du chef de l’Etat’’, précise le vice président de l’UFDG.
Il a qu’en même tenu à préciser que l’opposition va organiser une conférence de presse mardi prochain pour expliquer pourquoi ce décret est illégale et pourquoi le CNT ne devrait pas siéger.
Sur la question de savoir si cette décision va porter préjudice à la décision de l’opposition de siéger à l’Assemblée Nationale, Dr Fodé Oussou n’est pas passé par le dos de la cuillère. Pour lui, la décision de l’opposition est claire, elle va siéger.
Il affirme qu’il était de la responsabilité du chef de l’Etat de prendre le décret convoquant la première session parlementaire, au lieu de demander au CNT de voter un budget à la place d’une Assemblée élue. ‘’Il faut donc se poser la question de savoir pourquoi le président de la République refuse de convoquer cette session parlementaire’’, s’inquiète enfin Fodé Oussou Fofana.
Mamadou Oury Bah