La présentation du Projet de loi des Finances 2014 a été présenté devant le Conseil National de Transition (CNT), ce mercredi 18 décembre 2013.
D’entrée, Mohamed Diaré, Ministre délégué au Budget a dit que le budget national 2013 a subit de plein fouet les conséquences des troubles sociales provoquant un manque à gagner d’environ
1.400 milliards de nos francs sur toute l’année, soit 3.2% du PIB. Mais, toutefois, il précise que malgré ces chocs, l’appui du gouvernement au secteur agricole a permis d’atténuer l’impact de ces effets.
Il ajoute que pour l’année 2014, la politique budgétaire visera à dégager un espace fiscal compatible avec l’amélioration des conditions de vie de la population et en droite ligne avec les objectifs du DSRPIII et des objectifs du milliaire pour le développement.
Mohamed Diaré précise que les projections budgétaires 2014 se fondent sur une décroissance du PIB de 4,5% contre 2 ,5% en 2013, un taux d’inflation de 8, 5% contre 10, 6% en 2013 ; un taux de change moyen de 700 GNF pour 1 dollar US, 9227, 4 GNF pour 1 Euro ; un taux de pression fiscale de 19, 66% ; au niveau de dépenses courantes de 14, 89% du PIB et des dépenses en capital de 11, 88% du PIB ; un accroissement des recettes de 21% ; et une augmentation des dépenses de 19, 3%.
Pour les recettes et dons prévus pour 2014, le patron du budget dit qu’ils se chiffrent à 12137,53 Milliards GNF ; soit un accroissement de 2187, 04 Milliards (21, 98%) comparées aux prévisions du budget révisé de 2013.
Quant aux recettes fiscales non minières, elles sont évaluées à 8165,10 Milliards en 2014 contre 6436,75 Milliards dans le budget révisé de 2013, soit un accroissement de 1728,35 Mds correspondant à un taux de 26,85%.
Au titre des dépenses, les projections pour 2014 sont arrêtées à 13263, 44 dollars contre 11 115,61 dollars dans le budget révisé 2013, représentant respectivement 27,37% et 25,6% du PIB. Elles enregistrent une augmentation de 2127,83 dollars soit 27,37%.
Les services de la dette en 2014 se chiffrent à 549,40 Mds représentant la dette dont 433,62 Mds représentant la dette intérieure qui progresse de 16,35% par rapport à l’année 2013. La dette extérieure quant à elle se chiffre à 115,78 Mds GNF, soit une diminution de 58,97% par rapport à 2013.
En ce qui concerne les subventions et transferts, ils sont estimés à 1821,79 Mds en 2014 contre 1643,07 Mds GNF en 2013, soit un accroissement de 10,88%. Elles représentent 13,74% du total des dépenses et 3,76% du PIB en 2014 contre respectivement 13,74% et 3,79% en 2013.
Pour les dépenses, il affirme que les dépenses en capital y compris le budget d’affectation spéciale, prises de participation et restructuration sont évaluées à 6050,63 Mds contre 4132,78 Mds en 2013.
L’enveloppe globale du budget d’investissements publics, exercice 2014 s’élève à 5723,54 Mds toutes taxes comprises. Elle est repartie entre les ressources intérieures y compris le budget d’affectation spéciale pour 3166,00 Mds et les ressources extérieures pour 2557,54 Mds, soit respectivement 55,31% et 44,68% de l’enveloppe global.
Par ailleurs, Mohamed Diaré souligne que les dépenses en capital sur ressources propres passent de 2495,24 Mds en 2013 à 3166,00 Mds en 2014, soit une augmentation de 670,76 Mds (26,88%) ; les dépenses en capitale sur ressources extérieures passent de 1551,23 Mds en 2013 à 2557,54 Mds en 2014 soit une hausse de 1006,31 Mds (64,87%). Et elles sont financées comme suit : Prêts : 792,11 Mds soit 30,97% ; Dons : 1765 ,43 Mds soit 69 ,03%.
Quant à la présidente du Conseil National de Transition (CNT), Hadja Rabiatou Sérah Diallo, ce budget qui sera débattu est la traduction financière des choix politiques du gouvernement et des priorités qu’il se donne. ’’Au cours de nos travaux, nous devons avoir en permanence à l’esprit les exigences de la recherche d’une allocution optimale des ressources financières existentes ; la redistribution équitable des richesses économiques entre les Régions, les Préfectures et autres collectivités secondaires. Au cours des débats avec les Représentants du Gouvernement, nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion sur la pression fiscale, sur la structure du prix des carburants subventionné par l’Etat, sur les régimes fiscaux accordés à certaines Entreprises et Sociétés’’, affirme-t-elle.
Par la suite, la Présidente du CNT affirme que les conseillers se pencheront sur les investissements dans les secteurs agricoles et de leur impact sur la vie des paysans et du monde rural en général. Et que ce budget devra également prendre en compte les nouvelles structures à créer, prévues par la Constitution. ‘’L‘ordre du jour de cette session se focalisera pour l’essentiel sur l’examen et l’adaptation du projet de budget 2014. Nous allons procéder l’examen d’autres Projets de textes qui nous ont été également été également transmis par le gouvernement dont des Accords pour ratification. Il s’agit notamment de l’Accord de Prêt entre le Fond Africain de Développement et la Guinée relatif au financement du 2ème projet de réhabilitation et extension des réseaux électrique de Conakry’’, a conclut Hadja Rabiatou Serah.
Rappelons que cette cérémonie s’est tenue en préséance des plusieurs membres du gouvernement, des représentants des institutions nationales et internationales, des chefs religieux et autres acteurs de la société civile.
Mouctar Diallo