Conakry, 06 novembre 2015 – M’Mah Sylla, 24 ans, est vendeuse à Dar Es Salam, dans la commune de Ratoma à Conakry. Elle a été testée positive à Ebola après que sa meilleure amie soit décédée de la maladie. Admise au Centre de Traitement d’Ebola (CTE) de Nongo, M’Mah s’est rétablie et est retournée chez ses parents dans la commune de Dixinn, où ces derniers partagent une grande concession avec plusieurs voisins. Après l’arrivée de M’Mah, les voisins se sont retranchés dans leurs maisons, stigmatisant la famille de la jeune femme.
Le père de M’Mah, Monsieur Abou Sylla, a été surpris : « Lorsque ma fille est sortie du CTE, nous étions heureux et soulagés qu’elle soit revenue à la maison. Mais les gens se sont éloignés de nous depuis que la maladie a affecté notre famille. Avant cet épisode, nos voisins venaient puiser de l’eau dans notre puits, et nous allions nous approvisionner en eau potable chez eux. Depuis le retour de M’Mah, plus personne ne vient s’approvisionner chez nous ; ils m’ont fait comprendre que ma famille ne doit plus aller chez eux non plus. »
Œuvrant pour prévenir la stigmatisation des survivants, l’UNICEF s’implique activement dans leur réintégration dans leurs familles et communautés respectives à travers des cérémonies de raccompagnement dès leur sortie du CTE. L’UNICEF appuie également les efforts des associations des personnes survivantes d’Ebola dans les zones actives ; ces dernières organisent des séances de formation sur la maladie et font participer les survivants dans la sensibilisation auprès des communautés à travers leurs témoignages lors de causeries éducatives.
Le père de M’Mah, Monsieur Abou Sylla, salue la présence constante des mobilisateurs sociaux de l’UNICEF aux côtés de sa famille : « Depuis le retour de ma fille, les agents de l’UNICEF passent à la maison plusieurs fois par jour. Ils prennent le temps de dialoguer avec nos voisins et tout le monde s’est habitué à eux ici. Ils expliquent que les survivants d’Ebola ne sont plus contagieux et qu’il n’y pas de risque à puiser de l’eau au même endroit que nous. Ma famille a durement ressenti ce rejet, et nous remercions l’UNICEF parce qu’ils sont restés avec nous et grâce à eux nos voisins ne nous rejettent plus. »
Service communication Unicef