A travers un long entretien téléphonique accordé à notre rédaction dans la nuit du dimanche au lundi 04 avril 2016, Hadja Ramatoulaye Bah, commissaire à la Commission Electorale Nationale Independante (CENI), en mission à l’intérieur du pays, a répondu aux trois accusations portées contre elle. On accuse dame Ramatoulaye d’être mêlée à une séquestration de membres de la CEPI de Dalaba, issus de l’opposition, de retirer des motos d’autres, et de favoriser le parti de son mari, le PGRP, dans la recomposition des démembrements locaux de la CENI.
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Mosaiqueguinee.com : Bonsoir Madame, tout à l’heure vous nous disiez que tout cela n’est qu’une cabale montée contre vous par la députée uninominale et le maire de Dalaba, tous des hauts responsables de l’UFDG, pourriez-vous nous dire d’abord votre version des faits par rapport à l’accusation qui dit que vous avez essayé de favoriser le parti de votre mari, votre parti, le PGRP ?
Je pense qu’ils veulent m’intimider, ils veulent que je plie sous leurs ordres. En fait, ce qui s’est passé à Dalaba, à Pita et un peu partout dans toute l’étendue du territoire, concernant l’opposition, c’est que l’UFDG s’est octroyé le maximum, quelques fois jusqu’à 90 pour cent des sièges appartenants à l’opposition, à lui seul. Disant que la raison c’est par ce qu’ils sont le plus grand parti. Alors je me suis opposée énergiquement à cela et je le serrai, je continuerai à le faire. A Dalaba je vous donne l’exemple, la liste que l’UFDG a déposée au nom de tous es partis, sur les 23 sièges, l’UFDG s’est octroyée 20 sièges. Il y a cinq partis qui évoluent à Dalaba. C’est trois qu’ils ont donné aux autres. Ils ont exclut deux autres partis. A Pita, sur vingt sept (27) sièges, ils se octroyés vingt-un (21), toujours disant qu’il y a des partis qui ne se montrent que lorsqu’il y a des sièges à partager. Je leur ai dit que tous les partis sont au même pied d’égalité, et nous les traitons de la même manière. Ce n’est pas l’UFDG de dire le mot donner, je leur interdit de dire à quelqu’un je te donne. Ce n’est pas eux qui donnent, c’est le droit. Concernant le PGRP, avait fait une demande, je l’ai même refusé, je l’ai rejeté. Moi je travaille uniquement dans l’esprit de la loi. Comme je leur ai dit, on ne peut pas m’intimider. Ils m’ont intimidé verbalement, et à Pita et à Dalaba. A Pita, c’est le maire qui vient dans la salle, me menace de sa main et crie sur moi. Il ne peut pas être maire et être représentant de l’UFDG.
Mosaiqueguinee.com: On vous a aussi accusé dans une séquestration de militants de l’opposition !
J’en suis vraiment étonnée. En fait j’ai passé toute la journée du 02 avril à Pita. Concernant la séquestration de personnes, franchement j’ignore. Il faudrait que je demande, que je me rapproche du président de la CEPI (Commission Electorale Préfectorale Independante Ndlr) de Dalaba, monsieur Barry, pour savoir ce qui s’est passé entre lui et les démembrements, je suppose, de l’UFDG. Je ne peux même pas vous répondre, par ce que je n’étais pas là. Je ne peux pas séquestrer quelqu’un, ça je peux vous le dire. C’est une invention.
Mosaiqueguinee.com: On accuse aussi de faire retirer des motos des membres des démembrements, issus de l’opposition, qu’en est-il ?
Après les élections du 11 octobre 2015, on avait écrit à tous les démembrements qui détenaient du matériel de la CENI, le matériel roulant et les équipements, de les rendre à la CENI en les déposant au bureau de la CEPI qui se trouve dans la commune urbaine de Dalaba. Cela n’a jamais été fait. Moi, dans les termes de référence, je suis supposée faire l’inventaire de tous les biens, et retirer tout le matériel électoral et aussi le matériel roulant. Je vais me concentrer sur le matériel roulant, les motos. Tous les démembrements qui ont des moto doivent les ramener. C’est ce que nous avons fait. Par exemple, lors de la prestation de serment pour les trois premières structures concernant la Société civile, l’Administration, et la mouvance, ce sont ces trois entités qui ont remplis toutes les conditions pour être assermenté comme nouveaux démembrements, ils étaient tous reconduits. Et par conséquent, je leur ai dit de repartir avec leurs motos. Maintenant, concernant les démembrements de l’opposition, ceux là, jusqu’à présent nous sommes en négociation pour mettre en place les démembrements. Et puisque je dois reprendre les motos et les garder en lieu sûr jusqu’à ce que les nouveaux démembrements soient installés et qu’on fasse une passation de service j’ai demandé au président de la CEPI de s’exécuter de son rôle. J’étais en route pour Pita, il me dit Madame, j’ai un problème, je n’ai pas de magasin et je n’ai pas de gardien. J’ai dit, temporairement, vous pouvez garder les motos que vous allez récupérer des mains de ces démembrements qui n’ont pas encore été reconduits, je peux les garder dans mon magasin personnel jusqu’à la semaine prochaine pour qu’on trouve une solution. C’est ce que je sais des motos. Je n’étais pas présente lorsque les motos ont été retirées. Et de toute façon ce sont des biens de l’Etat, il faut qu’il les rendent.
Interview réalisée par Thierno Amadou Camara, pour mosaiqueguinee.com
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