Et le microcosme politique guinéen qui s’est brusquement remis à bouillir ! Et pour cause, une proposition de date faite par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), pour la tenue d’élections locales sans cesse repoussées, au point de devenir incertaines.
Si on peut tailler un costard à la CENI à cause des multiples reports de ces élections, reports dont on peut la rendre responsable en partie, par endroit, parce que cela est de son ressort, on ne peut lui intenter un procès en sorcellerie pour le fait qu’elle ait fait une nouvelle proposition de date.
Car, quels que furent les atermoiements ayant entouré ces fameuses élections locales, qui ne se sont pas tenues depuis 2005, il faut bien qu’elles se tiennent un jour ou l’autre.
Et pour ce faire, il faut bien que l’OGE (Organe de Gestion des Elections), s’y prenne, en proposant un chronogramme assorti d’une proposition de date.
Oui, il faut y insister, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une proposition de date, qui doit être entérinée et approuvée par le Chef de l’Etat en vue d’une convocation du corps électoral.
C’est dire que bien avant cette étape ultime, il y a bien d’eau qui coule sous le pont. En d’autres termes, entre la proposition de date et la convocation du corps électoral, il y a bien de la place pour d’éventuels pourparlers politiques consistant à discuter justement des conditions de tenue de ces élections, conditions parmi lesquelles figure en prime la date à laquelle celles-ci peuvent se tenir.
D’où la possibilité, justement pour les parties prenantes, notamment les compétiteurs que sont les acteurs politiques, de discuter, entre autres, au cours d’un dialogue, de la proposition de date faite par l’Organe de Gestion des Elections.
C’est pourquoi, il est à dire définitivement qu’à aucun moment, une proposition de date, ne peut rendre sans objet un dialogue, si tentait que celui-ci doit se tenir, comme cela semble de tendance, rien qu’à en juger par les tractations et la dynamique de décrispation en cours dans le pays.
Par ailleurs, il est à dire qu’il est peu probable qu’un OGE, comme on l’entend depuis des jours, agisse en loup solitaire, au point de proposer ou fixer la date d’une élection, sans concerter les parties prenantes.
Dans le cas de la CENI, il faut rappeler que celle-ci a mis en place ce qu’on appelle le cadre de concertations inter-partis.
Avant la date qui a été récemment annoncée, de multiples consultations entre la CENI et les partis politiques notamment, ont eu lieu pour ne point qu’il ait de la place pour la surprise.
Aboubacar Diallo
De New York