Les businessmen de la crise, qui ne souhaitent pas que les fils de la ville sainte de Dinguiraye sortent enfin de ce conflit autour du poste de Secrétaire Général de la ligue religieuse préfectorale, font du Préfet, El’hadj Mouloukou Souleymane Camara, leur nouvelle cible qu’il faut salir en lui mettant en mal avec les ressortissants. Pour ce faire, on l’attribue des propos déplacés qui ne plairaient à personne, alors qu’il a toujours reconnu et magnifié les valeurs de cette population, puis entretenu de bons rapports avec elle.
Son seul crime est d’avoir réuni les différentes parties, écouté tout le monde et produit un rapport de la situation assortie d’une proposition de sortie de crise, et transmis ledit rapport à sa hiérarchie.
Rappelons de passage que c’est le Président de la République, Alpha Condé, lui-même qui avait commandé ce rapport lors de sa rencontre largement diffusée par la télévision nationale, avec les Préfets au Palais Sékoutoureya le 03 sepembre dernier.
Dans ce document, déjà disponible à la Présidence de la République et sur le bureau du Ministre de l’Administration du Territoire, le Préfet aurait proposé la désignation d’une personne jusque-là neutre, ayant une parfaite connaissance de l’Islam pour occuper le poste vacant pendant à une certaine période. Avant la fin de cette période qui devrait être délimitée, les tractations et l’implication de cette personnalité neutre auront aidé à trouver une solution définitive et satisfaisante pour les deux parties qui se rivalisent, pour l’Islam et pour la paix sans laquelle Dinguiraye ne saurait se développer .
Il faut peut être rafraichir les mémoires en rappelant que le rôle de désignation du Secrétaire Général de la ligue Islamique incombe au Secrétariat Général aux Affaires Religieuses qui, dès le décès du défunt Secrétaire Général préfectoral de Dinguiraye, a été saisi par les autorités préfectorales, mais n’a pas procédé à un remplacement.
C’est ainsi que l’adjoint de celui qui est décédé, qui est en même temps le Khalif, a tenté de procéder à un aménagement. Les appétits grandissant de part et d’autre, de contradiction à contradiction, ce conflit qui devait n’être que d’ordre religieux, représente aujourd’hui un réel risque d’imposition entre les principales ethnies qui cohabitent dans cette préfecture paisible.
L’une des actions des autorités préfectorales en charge du maintien de la quiétude sociale, fut, selon nos informations, de réunir les camps rivaux pour obtenir des deux, un seul groupe qui puisse parler au nom de toute la communauté musulmane de Dinguiraye. Cet effort du Préfet sera d’ailleurs salué par les différentes parties. D’autres tentatives de rapprochement aussi ont été menées par l’autorité préfectorale avant que la situation ne préoccupe le chef de l’Etat qui demandera ensuite à son Préfet de lui faire le point sur la situation pour voir ce qu’il y a à faire.
De nos jours, l’Etat, à travers le Président de la République qui a désormais le point de la situation sur son bureau, pourrait enfin prendre ses responsabilités face à cette crise pour éviter à Dinguiraye ce qu’on a connu dans d’autres préfectures.
Oumar Diakité