La moindre occasion est opportune pour lui pour leur passer du savon, et leur distribuer des bonnets d’âne, sans qu’il en vienne à des mesures correctives, sauf rarement. Il en est ainsi depuis qu’il est aux commandes du pays, opposant devant l’Eternel, même de sa propre gouvernance.
Jamais, personne comme lui, ne fait mieux l’autopsie et le procès de sa propre gouvernance, la gouvernance de tous les tâtonnements, la gouvernance de tous les errements, la gouvernance du trop-plein d’inconduite et du laisser-aller. Jamais, personne comme lui, pas même ses opposants qui ont paru les plus inapprivoisables qui soient, avant de lui faire allégeance à la queue leue-leue, n’en est aussi imprégné, n’en est même aussi conscient, n’en fait autant l’exégèse et la dénonciation, sans que quelque chose y change d’un iota, sans qu’il ait, ne serait-ce, un début d’électrochoc.
Pourtant, en lui, ses compatriotes qui avaient tant espéré de son arrivée au pouvoir, voyaient, pour tout vous dire, le Messie, l’homme providentiel, muni d’une baguette magique, mais aussi d’épées de tout genre pour frapper et trancher les têtes à tous les impénitents prévaricateurs, jusqu’aux petits rongeurs de nos maigres bas de laine, par conséquent, il inspirait à la fois espoir et peur, espoir d’une refondation et d’une Pérestroïka, et peur d’un Zorro, d’un démolisseur, d’un épouvantail. Diantre ! Il ne fallut pas assez de temps pour qu’on déchante, pour qu’on découvre qu’il est comme tous les autres, à maints égards pire qu’eux, rarement plus laxiste que lui.
Ce qui a eu le don de décupler l’énergie et le génie du vol de cadres dont il magnifiait le talent et la compétence, au début, sans pour autant les connaître assez, oui, c’est son défunt frère Malick qui les connaissant, s’il vivait, il aurait peut-être fait sans eux, maintenant qu’il se rend compte qu’ils sont tous ou presque des hiboux et des hyènes ; qu’ils sont tous ou presque des ripoux, qu’ils sont tous ou presque des rapaces, et que sais-je encore, des paresseux, qui passent leur temps à peigner la girafe, et qui ne seraient même pas programmés par Dieu pour réfléchir, ne serait-ce que sur ce qui est bon pour leur pays, attendant que les alouettes leur tombent toutes cuites.
Ce procès, cette ritournelle, nous est ressacée depuis six ans, nos oreilles en sont rebattues, mais la même situation reste et demeure, il fait et continue de faire avec les mêmes cadres véreux, les mêmes cadres pouilleux, corrompus jusqu’à la moelle des os, comme s’il était condamné à cela, comme s’il y était obligé. Pourtant ! Diantre ! Mais, rien n’y à faire, lui Alpha Condé est son propre contraire, sa propre antithèse, il se plaira jusqu’au bout à tancer comme à son habitude vertement, à envoyer des tomates pourries dans les visages crasseux de ses cadres incompétents, à les insulter comme bambins, mais il s’arrêtera à ça, lui Alpha Condé, s’en moque éperdument, pourvu qu’ils soient ‘’raillables’’ et taillables comme il les aime, le reste ne vaut pas perpette à ses yeux, qu’ils continuent de faire plus de dégâts là où ils sont, ce n’est point son rognon.
S’il n’en était pas ainsi, il n’aurait pas gardé aussi longtemps et se serait débarrassé de Maladho Kaba dont le ministère n’est pas organisé, c’est lui-même qui l’avoue, il se serait débarrassé de Oumou Camara, qui ne sait préparer et apprêter aucun dossier de projet, il se serait débarrassé de Cheick Taliby Sylla, qui pense que c’est après coup qu’il faut se magner les popotins, il se serait débarrassé de Alpha Ousmane Diallo qui n’a jamais pu casser la patte à un canard, mais qui reste toujours et qui s’est même vu affubler du titre de ministre d’Etat. S’il n’en était pas ainsi, il aurait éconduit, il y a bien longtemps, l’autre faux jeton de ministre d’Etat, mon œil, qui continuera de narguer la misère des guinéens tant que lui Alpha Condé sera au pouvoir, je veux nommer Oyé Guilavogui, champion devant l’Eternel des fausses annonces, des fausses promesses, des fausses dates.
Il a fallu son arrivée aux transports pour qu’il euthanasie Conakry-Express, il a fallu encore lui, pour porter le coup de grâce à la Sotelgui, mais Alpha Condé lui, se moque bien de tout ça, se moque bien qu’il ait des résultats ou pas, qu’on détourne ou pas les deniers publics, il a de l’affection pour les médiocres, comme il a de l’affection pour les bénis oui-oui, comme il a de la répulsion pour les plus brillants…il en sera ainsi jusqu’au trognon !