En marge d’un point de presse conjoint qu’il a co-animé mardi dernier au sein de son département autour de la consommation de la Chicha, le ministre du Commerce a accepté de se confier à deux médias dont Mosaiqueguinee.Com. Marc Yombouno se défend après être accusé de manoeuvres discriminatoires dans ses réformes concernant la filière ferrailles. L’autorisation de la vente de la Chicha en Guinée à des conditions contenues dans un arrêté qu’il vient de signer et la suspension de l’exportation de l’anacarde, le café et le cacao par la voie terrestre, ont constitué d’autres aspects de cet échange dans le bureau du ministre du Commerce.
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Mosaiqueguinee.Com : Monsieur le ministre qu’en est-il aujourd’hui du processus de réglementation de la filière ferrailles ? On vous accuse de vouloir favoriser certains acteurs au détriment d’autres.
Marc Yombouno : Ce n’est pas cette année que j’ai commencé à travailler dessus, depuis mon arrivée içi en 2014, on a commencé à tenir des réunions avec tous les acteurs : les collecteurs, les acheteurs, les vendeurs et les exportateurs. On a posé toute la problématique de la filière sur table et chacun a donné son point de vue. Il a été dit de mettre en place à leur niveau une fédération de toutes les associations et unions qui existent pour que l’Etat ait en face de lui un interlocuteur et c’est pourquoi nous, en ce qui nous concerne, nous avons mis en place un arrêté ministériel réglementant la commercialisation de la ferraille c’est-à-dire les métaux usés ferreux et non ferreux.
A leur niveau, il y a plusieurs groupes quis sont allés au ministère de l’Administration du Territoire où ils ont obtenu un agrément. Il y a un certain Moustapha qui s’est plaint et a annoncé que lui aussi il va mettre en place une fédération. Il a adressé une demande au ministère de l’Administration pour obtenir un agrément d’une fédération de même nom et pour le même objet alors que la loi ne permet pas ça. C’est ainsi qu’il a fait recours à nous pour nous demander si nous pouvions emmener les autres à l’intégrer.
Ceux-ci ont accepté mais il s’est imposé pour dire qu’il veut le poste de vice-président. Le vice-président a cédé sa place pour lui. Mais je pense que ce n’est pas ça le problème. C’est que de notre côté, la réglementation qu’on a mise en place, il faudrait que les conteneurs passent maintenant par un centre de tri homologué par le ministère du Commerce pour que les services compétents puissent savoir ce qui est dans les conteneurs pour éviter que nos rails, les couvercles de nos égouts, et d’autres métaux qui sont la base de notre économie ne soient pas démantelés pour être exportés.
Mosaiqueguinee.Com : Mais est ce que ce centre de tri est vraiment prêt et a été mis à leur disposition ?
Marc Yombouno : Le centre de tri est prêt, c’est là que nous avons lancé la campagne de commercialisation. Il y a un pont bascule de 100 tonnes qui est là, qui a été offert par le Chef de l’Etat. Ce centre a été mis à la disposition de la fédération. Nous avons dit que même s’il y a un centre de tri même si c’est à Kankan ou à Boké, il faudrait que ce centre soit homologué par le ministère du Commerce. Mais ce groupe-là, comme il est habitué à envoyer à l’extérieur du n’importe quoi au détriment de l’économie guinéenne ne veut pas se soumettre à cette réglementation.
Mosaiqueguinee.Com : Vous venez de sortir un arrêté pour réglementer la vente de la Chicha, pourquoi ?
Marc Yombouno : C’est un tabac comme les autres tabacs mais la particularité c’est qu’il y a tout un ensemble d’outils pour sa consommation. C’est un produit d’origine orientale qui a connu depuis l’année passée, une très grande vulgarisation en Guinée surtout au niveau des centres universitaires et scolaires où des bars ont été ouverts pour sa consommation. Mais ce qui est pire, c’est qu’il y avait des mélanges de ce tabac à des substances toxique. C’est ce qui a emmené le département du commerce à réglementer cette activité. Nous allons travailler à ce que la commercialisation de la Chicha soit licite en Guinée et participe à l’économie nationale tout en préservant la santé des Guinéens.
Mosaqiueguinee.Com : A kankan par exemple nous avons appris récemment que le gouverneur a levé le ton contre l’exportation de l’anacarde à travers nos frontières terrestres est-ce une mesure du ministère du commerce ?
Marc Yombouno : Depuis 2015, on a pris un arrêté suspendant la sortie par nos frontières terrestres de la noix d’anacarde, du café et du cacao.
Mosaiqueguinee.Com : Pour quel but ?
Marc Yombouno : Cette mesure permet à la Guinée de savoir réellement sa capacité de production parce qu’on n’avait pas de statistiques sur tout ce qui sortait à travers nos frontières. C’est pourquoi on a suspendu la sortie de ces produits par la voie terrestre où on n’a pas de dispositif de traçabilité pour que maintenant, le port et l’aéroport soient les deux lieux où vraiment ces produits sortent.
Interview rélalisée par Thierno Amadou M’Bonet Camara pour Mosaiqueguinee.Com