Depuis la diffusion des images de vente de migrants en Libye par la chaîne américaine CNN et qui a causé l’indignation à travers la planète, la Guinée à l’instar de plusieurs pays de l’Afrique sub-saharienne rapatrie ses ressortissants qui s’étaient clandestinement retrouvés dans ce pays dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Plus de mille migrants guinéens ont été rapatriés à date par le gouvernement en collaboration avec ses partenaires : OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) et U.E (Union Européenne).
Au cours d’un entretien qu’il a accordé à un de nos reporters cette semaine, Mamadi Kaba, le président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH) a félicité le gouvernement et ses partenaires pour les efforts qu’ils sont en train de fournir dans cette dynamique de rapatriement de nos compatriotes.
«…Nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux sur les traitements qui sont infligés à nos compatriotes même si le chemin migratoire qu’ils ont choisi est illégal. Nous ne devons pas les traiter comme des coupables, il faut les traiter comme des victimes d’une situation dont tout le monde est coupable. Si la jeunesse ne trouve pas de l’espoir dans nos pays, elle sera obligée de s’exiler pour trouver mieux ailleurs même si le pire se trouve entre le pays de départ et celui de destination», a reconnu cet activiste acharné des droits de l’Homme.
Les aider à revenir est une chose, mais les maintenir au pays en est une autre. C’est pourquoi, il souhaite la mise en place d’une politique attractive à même de maintenir sur place cette jeunesse. C’est par exemple la création d’activités génératrices de revenus. «C’est une très bonne chose de faciliter leur retour, mais le plus important est d’impliquer toutes les institutions dont la société civile dans la définition des moyens de maintenir ces jeunes-là sur place en créant des activités génératrices de revenue, les former à la création d’entreprises… et les accompagner. Cela va les maintenir sur place. Sinon, ce sera un cercle vicieux, vous faites revenir un groupe aujourd’hui et demain un autre reprend le chemin », a prévenu Mamadi Kaba.
Pour l’heure, ces migrants provenant de la Libye ne reçoivent qu’une assistance symbolique de la part de l’OIM afin de pouvoir regagner leurs familles respectives.
Guy Audrey Monnoin