En 2017, l’échiquier politique guinéen a été marqué par des guerres de communication parfois très virulentes entre partis politiques. La plus paradoxale, parce qu’opposant des formations politiques dirigées par deux proches du Chef de l’Etat, est celle qui existe encore entre l’UFR et le GPT. Un conflit que beaucoup ont perçu comme illustratif d’un certain désordre dans l’entourage du Président Condé, rappelant les derniers moments du règne de Lansana Conté.
Lors d’un entretien avec Dr Sory Sow, vice-président chargé de la communication du GPT, nous lui avons demandé de revenir sur le rebondissement qu’a connu cette adversité entre les partis de l’ancien Premier ministre Sydia Touré, Haut représentant du chef de l’Etat et Dr Kassory Fofana, ministre chargé des partenariats public-privé et leader du GPT.
Voici sa version
Un événement à été organisé au palais du peuple par les femmes de la ville de Conakry, c’était un mouvement de reconnaissance aux actions du professeur Alpha condé. Quand les femmes ont initié le mouvement, elles ont invité à la fois trois leaders pour parrainer l’événement, c’était Kassory Fofana, Bah Ousmane, et Sidya Touré.
Il était prévu que le président de la République soit de la partie, s’il en avait le temps, mais ceux qui devaient parrainer l’événement ce sont ces trois leaders. Les invitations ont été émises et transmises au niveau des états-majors des trois formations politiques.
Le jour de l’événement, Kassory est venu au palais, Bah Ousmane y était. Malheureusement, M. Sydia Touré n’était pas au palais pour des raisons qui lui sont propres, qui peuvent être valables ou non, je n’apprécie pas cela.
Kassory a tenu un discours dans lequel il a relaté de façon fidèle, et j’ai l’enregistrement sonore, j’ai l’enregistrement vidéo.
Si vous faites l’analyse du discours, de tout ce qui a été dit par Kassory, vous trouverez qu’il n’a fait que relater les faits, c’est-à-dire les projets réalisés, les projets en perspectives de la gouvernance Alpha Condé.
Naturellement, il fait partie des hommes idéalement bien placés pour parler des projets réalisés et ceux en cours, il est le ministre en charge du partenariat public privé, tous les grands projets passent par le partenariat public privé. Et mieux, il est le président du conseil présidentiel d’investissement, donc il connaît où vont les grands investissements en Guinée.
Dans un de ses passages, il a dit qu’on ne peut pas dire aujourd’hui en Guinée qu’il n’y a pas de coupure de courant, ce qui est un fait que vous tous vous reconnaissez autour de cette table. Il a ajouté qu’on ne peut pas non plus dire que la Guinée n’a pas enregistré de progrès en matière de fourniture électrique.
On ne peut pas le dire, parce qu’il y a eu une amélioration substantielle. Jamais Kassory n’a attaqué quelqu’un dans le discours, jamais il n’a parlé de troisième mandat dans le discours.
A notre grande surprise, les deux jours qui ont suivi, il y a eu un article qui a été publié sur le guépard, un site entretenu par la cellule de communication de l’UFR de France, l’article faisait plusieurs allégations à l’encontre du président Kassory et du GPT.
D’abord l’article accusait Kassory d’avoir fait de la démagogie, d’avoir fait la promotion d’un troisième mandat, d’avoir attaqué Sydia, ce qui était faux.
Quand nous avons vu l’article nous l’avons lu et analysé.
Moi personnellement de la cellule de communication j’avais voulu répliquer. Je suis venu voir le président Kassory, je lui ai expliqué, il nous a dit qu’il interdit à l’Etat-major du GPT de proférer des attaques personnelles contre Sydia ou l’UFR, en attendant qu’on prenne langue avec l’UFR.
On leur a adressé une correspondance dans laquelle on a demandé à M. Sydia Touré deux choses. Premièrement, est-ce que la cellule de communication UFR France s’est référée à la structure du parti ? Deuxième question : est ce que lui Sydia Touré approuvait ce qui est dans l’article ?
Et pour leur permettre de connaître le contenu de l’article, nous l’avons imprimé et annexé à la lettre que nous leur avons adressée.
Nous avons attendu une semaine, il n’y a pas de réaction. Qui ne réagit pas consent, à partir du moment où il n’y a pas de réaction, on est parti vers le président Kassory, on lui a dit que nous avons fait ce qu’il avait demandé de faire.
C’est en ce moment que la cellule de communication du GPT a pris sur elle la responsabilité de répondre à la cellule de communication de l’UFR.
C’est ce que vous avez lu sur les sites Internet parce que nous avons voulu remettre les pendules à l’heure et surtout rappeler à tout un chacun qu’on a des lignes rouges au sein du GPT.
Premièrement, la dignité de notre leader n’est pas à toucher. Deuxièmement, la ligne politique du parti n’est à toucher. Celui qui franchit ces deux lignes rouges nous trouvera sur son chemin.
Thierno Amadou M’Bonet Camara et Alhassane Fofana