L’esclavage auquel ont été soumis les noirs séjournant en Libye dans l’attente de traverser la mer afin d’atteindre l’Europe avait provoqué l’indignation à travers le monde. Cette pratique d’un autre siècle était quasiment passée dans les oubliettes. Mais sa résurgence en ce plein vingtinième siècle a polarisé toutes les attentions au point qu’elle continue de marquer les esprits.
C’est dans ce cadre qu’une conférence-débat s’est tenue ce dimanche dans une des universités privées de la place sur le thème : Immigration et esclavage en Libye. C’était à la faveur du premier congrès sur la migration et l’esclavage.
Cette conférence a été organisée par le mouvement génération debout parrainé par Siaka Barry, l’ancien ministre de la culture et des sports.
Siaka Barry, l’animateur de cette conférence appelle la jeunesse guinéenne en particulier et celle africaine en général à faire tout possible de rejeter cette honte qui les rabaisse dans leur dignité.
« Autant on ne saurait faire baisser la fièvre en cassant le thermomètre, autant l’Europe et l’Afrique ne sauront mettre fin aux fléaux migratoires en érigeant un simple mûr entre les deux continents…Jeunes de Guinée, jeunes d’Afrique, levez-vous désormais pour laver ensemble cet affront qui nous a été fait en Libye et qui nous humilie dans notre existence et dans notre fierté. Ce combat pour la rédemption du peuple noir, nous le devons en notre dignité mais aussi à la mémoire de nos illustres panafricains », a lancé l’ancien ministre de la culture et des sports.
Plus loin, l’homme qui se fait appeler : révolutionnaire, appelle les gouvernants africains à crever l’abcès du problème pour mieux le résoudre au lieu de s’attaquer au problème lui-même.
« Au lieu de s’attaquer au thermomètre, il faut s’attaquer à la fièvre et celle-ci se trouve ici, dans les pays de départ des jeunes », a fortement conseillé Siaka Barry.
L’on se demande si le message de Siaka Barry se fera écho auprès des autorités politiques surtout celles guinéennes qui le traitent actuellement comme une paria, car déclaré persona non grata dans les cérémonies officielles.
Mamadou Sagnane