Dans un entretien accordé à notre rédaction cette semaine, le patron du service de Lutte anti-drogue et les crimes organisés à la Présidence de la République, est revenu sur le bilan de ses services au cours de l’année passée 2017.
Se félicitant de son bilan qu’il estime majoritairement positif, le Colonel Moussa Tiégboro Camara déclare avoir mis le grappin sur plus d’une cinquantaine de criminels et narco-trafiquants.
« Au cours de cette année, nous avons arrêté des narco-trafiquants qui ne sont pas des Guinéens, mais plutôt des Bissau-guinéens, des Nigérians et des Cap-verdiens. Nous avons découvert des drogues par injection et des boules. Ensuite, nous avons démantelé des personnes qui faisaient des fraudes bancaires ici à Conakry. Parlant du cannabis, nous avons arrêté plus de cinquante personnes (guinéennes et étrangères) et on les a déférées devant les tribunaux. Et nous avons mis main sur cinq vendeurs de drogues synthétiques (…) », a relaté l’officier
Parlant des trafiquants d’êtres humains, Colonel Moussa Tiégboro Camara nous confie : «Nous avons découvert onze réseaux qui faisaient du trafic organisé d’êtres humains vers le Moyen-Orient dont 4 femmes et 17 hommes. Après, nous avons dressé leurs PV (Procès-Verbaux) avant de les déférer devant les tribunaux de Dixinn, Mafanco et Kaloum pour leur jugement».
Mais les choses ne semblent pas aisées pour le patron de la lutte anti-drogue qui, régulièrement, fait face aux comportements récidivistes.
«Nous regrettons le fait qu’on ne soit pas parvenu à mettre fin à la vente clandestine des médicaments qui, à longueur de journée, remplissaient nos hôpitaux de malades. Je vous assure que les choses ont repris encore. Mais cela est dû à l’abandon des responsables de la santé et du contrôle de qualité. J’ai interpelé les responsables de la santé, ils me disent qu’ils ne contrôlent qu’1% des médicaments», regrette Colonel Moussa Tiégboro Camara.
Nonobstant ces comportements récidivistes, Colonel Moussa Tiégboro fixe déjà le cap pour 2018 qui commence.
«Comme on m’a attribué cette responsabilité, je vais recommencer à déguerpir les vendeurs de médicaments de façon clandestine, ceux qui fabriquent du jus qui n’est pas de qualité et qui est néfaste pour la santé humaine et les usines qui produisent de l’eau en Guinée. J’avoue que je suis prêt à me sacrifier pour que notre pays sorte de ces problèmes (…) », promet-il.
Apparemment, le Colonel Moussa Tiégboro Camara semble plus que jamais déterminé à débarrasser la Guinée des éléments qui portent gravement atteinte à la santé publique et ce, même au prix de sa vie.
Ramatoulaye Diallo