Meneur de la grève des enseignants déclenchée le 13 novembre 2017 passé sous les couleurs du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah vient d’être exclu à nouveau de ce syndicat.
Joint par la rédaction de Mosaiqueguinee.com, le dissident syndicaliste dit-on du SLECG réagit. « J’apprends aussi les mêmes rumeurs. Moi, aucun acte ne m’a été notifié encore, mais j’ai appris qu’il y a la déclaration sur les réseaux sociaux, signée de Louis M’bemba Soumah et Sy Savané. Mais pour quelle raison, on ne sait pas. Mais nous l’avons appris comme ça. Pour moi, cette décision d’exclusion atteste l’argent que l’État vient de débourser, les cent millions qui ont été répartis entre l’USTG et la CNTG (la CNTG ; cinquante-cinq millions et l’USTG : quarante-cinq millions, dans le but de déstabiliser le SLECG au niveau national. Donc moi je crois que comme ils ont été refoulés partout dans les préfectures, maintenant pour justifier un peu l’argent là, c’est pour cela qu’ils ont pris cette décision m’excluant pour montrer à l’État qu’ils ont fait quelque chose », déclare Aboubacar Soumah.
Mais cette décision surprenante pour celui qu’on qualifiait de dissident au mois de novembre, mois de la grève qu’il avait déclenchée, dit qu’elle ne l’émeut pas outre-mesure.
«Pour moi, cette décision n’a aucun effet. Ils sont élus comme moi par le congrès et le congrès doit se tenir en ce mois de janvier. Un groupuscule comme ça peut prendre une décision d’exclusion d’un groupe qui est aussi légitime, qui est avec la base, cette décision est nulle et de nul effet. Ils l’ont fait pendant la période de grève, mais quel a été l’effet ? Absolument rien. Donc, ils n’ont fait que justifier leur position par rapport à l’argent qu’ils ont reçu pour ne pas que l’on dise qu’ils ont reçu l’argent et ils l’ont bouffé sans rien faire.
Cela ne m’empêche pas de continuer mon combat, c’est de nul et de nul effet, moi je suis avec la base. Ce sont des gens qui ont perdu le terrain, ils sont en perte de vitesse, ils ne savent pas où mettre la tête», se réconforte Aboubacar Soumah.
Alors que Aboubacar Soumah annonce la reprise de la grève qu’il avait suspendue en décembre 2017 pour le non-respect de la parole donnée notamment la satisfaction des revendications, cette décision de son exclusion du SLECG pourrait compliquer la donne et enfoncer encore le secteur de l’éducation dans une nouvelle crise.
Alhassane Fofana