25 janvier 1971 ,25 janvier 2018, cela fait aujourd’hui 47 ans que des guinéens étaient pendus au pont 8 novembre de Conakry et à l’intérieur du pays. C’était sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré. L’on dénombre plus d’une centaine de personnes qui ont perdu leurs vies ce jour.
Pour commémorer cette date anniversaire de ces victimes, parents des victimes, épouses, fils et filles des victimes de cette pendaison se sont donné rendez-vous ce jeudi, 25 janvier au pont 8 nombre pour organiser une marche funèbre à ce même endroit jusqu’au camp Boiro, aujourd’hui rebaptisé camp Camayenne. C’était à la mémoire de ces disparus. Lors de cette marche, ils scandaient des propos hostiles au régime du feu Ahmed Sékou Touré et en réclamant justice dans cette affaire. On pouvait entendre des slogans : A bas le régime Sékou Touré ; Nous reclamons justice, Où sont les corps de nos morts, A bas le camp Boiro.
C’est le président de l’association des victimes du camp Boiro Lamine Camara qui a lu la déclaration sur le pont 8 novembre.
« Nous nous sommes réunis pour compatir et se recueillir sur la mémoire de 4 hauts fonctionnaires nuitamment et lâchement pendus sur ce pont par le feu président Sékou Toure et son régime sanguinaire. Environ 88 personnes sont pendues sur toute l’étendue du territoire national en cette date. Depuis 1978, nous nous battons sans repli pour que justice doit rendue, la garantie et la non répétition soient obtenues. C’est pourquoi nous rescapés, veuves, fils et filles sont réunis ici en jour de souvenir de nos chers disparus, injustement pendus pour crier haut et fort plus jamais ça, mais aussi pour réclamer justice », a déclaré Lamine Camara.
Ces victimes ont par ailleurs déploré le fait que l’histoire réelle de ces crimes soit en train d’être masquée par les adeptes du PDG.
« Notre pays est piégé par les silences coupables et des non-dits. Ceci laisse libre cours à des thuriféraires du régime sinistre de Sékou Touré, à des déclarations mensongères qui portent atteinte à la dignité de nos disparus et à des insultes à leurs familles », a déploré le président de l’association des victimes du camp Boiro.
Sur les lieux de la commémoration aucun membre du gouvernement n’était présent sauf quelques leaders politiques. Une gerbe de fleur a été déposée au pont 8 novembre et aussi un autre au camp Boiro où ils ont fait la lecture du saint coran.
Aissata Barry