C’est une affaire rocambolesque à plusieurs ramifications, qui remonte au mois de juin 2015, lorsque les habitants de Trafine, une zone située dans Dubréka, ont vu leurs bâtiments démolis par la SONAPI ex-SOLOPRIMO.
L’année précédente, c’est-à-dire en 2004, la SONAPI avait réussi à leur convaincre d’accepter qu’elle procède à un lotissement des lieux.
En contrepartie, ces citoyens devaient verser des montants à la BCRG, comme frais de ce lotissement.
Ce n’est que par la suite qu’ils se rendront compte qu’il s’agissait plutôt d’une manœuvre tendant à les chasser des lieux, selon leurs explications.
Juste après la démolition, ces victimes se sont réunis en association pour réclamer une réparation. Dimanche passé, alors qu’ils devaient se réunir à Keitaya, deux de leurs membres sont arrêtés et conduits à la gendarmerie de Samatran avant d’être conduits au tribunal de l’habitat, sis à Coleah, où ils sont restés en garde à vue jusqu’à ce matin. C’est sans doute la goutte d’eau qui a fait débordé la vase.
Mamadou Sadigou Diallo, porte-parole de l’association revient sur les faits. « Nous avons fait plus de 100 correspondances à l’endroit des institutions nationales et internationales. Après un écrit du ministre de la ville d’alors, la SONAPI a répondu que le secteur Trafine (zone où leurs habitations ont été détruites) est une réserve foncière de l’Etat d’après le décret numéro 211 du 23 novembre 1989″, dit-il.
« Lorsque nous avons retrouvé le journal officiel de cette époque, aux archives nationales, nous n’avons nulle part trouvé où est mentionné le cas du secteur Trafine. A partir de là donc, nous avons multiplié les contacts pour saisir la justice afin d’avoir gain de cause. Et en septembre 2016, nous avons eu un avocat qui nous a été envoyés par L’OGDH, la SONAPI a été assignée en justice, la première audience à eu lieu le 13 octobre 2016. Le dossier qui était dans les mains de la justice de Kindia a été transféré à Conakry mais jusque-là, on est sans suite« , ajoute-t-il.
En plus la SONAPI, le nom de Maître Alfred Mathos, ancien président de la chambre des huissiers de Guinée, est cité dans l’affaire. C’est lui qui aurait ordonné l’arrestation des deux membres de l’association.
Affaire à suivre.
Abdourahamane Diallo