Le Président guinéen devient de plus hargneux contre les occidentaux, contre l’interventionnisme de ceux-ci, dans les affaires concernant l’Afrique.
Il le fait savoir partout où l’occasion lui est offerte. Alpha Condé a encore récidivé après l’appel du président de la commission de l’Union africaine quand ce dernier au pupitre lors de la récente Assemblée Générale ordinaire de cette institution panafricaine, a souhaité que des sanctions soient prises contre des acteurs africains qui seront des obstacles à la paix sur le continent.
C’était à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée à Addis-Abeba
« Quand on prend par exemple la Guinée Bissau où je suis médiateur, on a décidé par exemple qui si jusqu’au 01 février, ils n’appliquent pas l’accord, nous allons appliquer la sanction. Les sanctions sont nécessaires pour amener les parties à discuter, au dialogue, mais elles ne doivent pas être des obstacles. Je prends l’exemple de la RCA. Comment Bozizé peut aller discuter avec le parti au pouvoir s’il continue à être sous les sanctions. Au fond, les crises sont moins les élections que la rareté, c’est-à-dire, l’accès aux ressources. Les gens se battent pour le pouvoir parce qu’il y a un gâteau qui n’est pas beaucoup et qui est à partager. Et qui pour le faire ? Il y a des problèmes de terre qui sont récurrentes en Guinée.
Nous ne sommes pas contre les sanctions, mais ceux qui parlent de sanctions, ont une vision à géométrie variable de la démocratie.
Il y a des chefs d’Etats qui emprisonnent leurs opposants pour aller seuls aux élections, mais quand on a besoin de leur pays pour une raison ou une autre, on ne dit rien, pendant ce temps on attaque d’autres comme Mugabe.
Regarder en Afrique, quand on critique tel pour avoir changé de constitution, on se tait par contre sur le cas de d’autres chefs d’Etats qui ont changé leurs constitutions, qui ont emprisonné leurs opposants, des journalistes, c’est parce que ceux qui prennent ces sanctions, ont des intérêts la-bas.
Nous devons avoir le courage d’appliquer la bonne gouvernance, les règles de la démocratie. On les connait, parce que c’est universel, c’est pas quelqu’un qui doit nous les imposer.
Quand il y a eu des coups d’Etat, on a imposé des sanctions contre des acteurs concernés.
Comment vous pouvez imaginer que les américains poussent le Conseil de sécurité à envoyer des chefs d’Etats à la CPI, pendant ce temps, eux, ils refusent de signer l’accord de Londres en disant que leurs citoyens ne peuvent pas être juges ailleurs, mais ils poussent les autres pays à le signer. Est-ce qu’un autre chef d’Etat a été envoyé à la CPI à part les africains ?
Il faut cesser de penser que l’Europe est le centre du monde. Il faut qu’on accepte d’être autonome, mais beaucoup ont dans leur mentalité d’être des assistés ou de celui qui a besoin en permanence de l’assistance… »
ML Cissé