Le procès d’un chauffeur accusé dans une double infraction, s’est ouvert ce mardi, 27 février 2018, au Tribunal de Première Instance (TPI) de Mamou.
N’famory Camara, 41 ans et Chauffeur de profession, est poursuivi d’abord pour menace, coups et blessures involontaires et délit de fuite, ensuite pour circulation irrégulière et vente illicite de produits pharmaceutiques.
Dès l’ouverture du procès, le ministère public a demandé au président du tribunal de faire une « jonction » entre les deux affaires, par ce qu’il s’agit de la même personne. Une demande aussitôt acceptée par le juge.
Appelé à la barre pour sa version des faits, l’accusé dira : « je demande pardon par ce que si j’explique en profondeur ce qui s’est réellement passé, je serai haï par la population. J’ai honte », (pleur..).
Les faits remontent au début du mois de janvier dernier. L’accusé conduisait un minibus en provenance de Conakry pour Banankoro. Il avait à bord, des passagers et des produits pharmaceutiques. Refusant d’obtempérer à un contrôle douanier, l’accusé avait trimballé un agent de la douane qui l’avait pourchassé avant de l’abandonner quelques kilomètres plus tard. C’est sur la route de Faranah que le chauffeur sera finalement arrêté, après avoir renversé deux motards au centre-ville de Mamou.
Invité à la barre pour des témoignages, le douanier qui pourchassait le chauffeur est revenu sur les faits en ces termes : « C’était un vendredi, ce jour j’étais en poste à la rentrée de Sabouya (Kindia). Quand le véhicule est arrivé, on l’a signalé, mais il a continué. Je l’ai pourchassé. Arrivé à Foulaya, il s’est arrêté. Il y avait un militaire parmi ses passagers. Ce dernier m’a supplié de les laisser partir. J’ai dit que je dois vérifier les bagages. Le chauffeur s’est opposé, le militaire même est intervenu en vain. Un lieutenant m’a trouvé sur place, ce dernier est intervenu aussi en vain. Il (le chauffeur) dit qu’il faut au bureau pour procéder à toute vérification. On était d’accord sur ça avant que je monte à bord de son véhicule. A la rentrée de Kindia, au lieu de prendre la direction du centre-ville, il a pris la contournante. Le militaire qui était avec lui a préféré descendre du véhicule. Il (le chauffeur) m’a dit ce sera ta dernière fois de monter dans un véhicule par ce qu’il va me tuer. Je voulu appeler le renfort, il a retiré mon téléphone. Je me suis remis à Dieu. Quand ses passagers ont beaucoup parlé, c’est en ce moment qu’il a garé dans la forêt de Kouria (à la sortie de Kindia). Il m’a dit de descendre de son véhicule, j’ai refusé. C’est en ce moment qu’il m’a violenté avant de retirer tous mes objets (deux téléphones, la clé de ma voiture, 500.000GNF, mes grades…), et il m’a abandonné sur place. C’est avec une moto que je l’ai suivi jusqu’à Mamou », explique l’adjudant Seydouba Soumah.
Après cette narration, l’accusé dit reconnaitre tout. « Je reconnais avoir retiré ses téléphones pour l’empêcher d’appeler. J’ai retiré l’argent. Je me suis aussi jeté sur lui », martèle N’famory Camara.
La direction préfectorale de la douane de Mamou a réclamé le payement de la valeur monétaire de la marchandise qu’elle a saisie.
Dans ses réquisitions, le ministère public dira que les infractions retenues contre l’accusé ont toutes été établies. « Il a transporté illégalement des produits pharmaceutiques, il a kidnappé un agent de la douane, il s’est enfouit, donc il y a eu délit de fuite. À Mamou, il a heurté deux motards, malgré tout, il ne s’est pas arrêté. C’est à Soyah qu’il sera arrêté par ce que les agents qui sont là-bas ont tiré sur les pneus de son véhicule », argue le procureur.
Pour la répression, le parquet a requis 2 mois de prison ferme, avec une amande de 10 millions de francs guinéens contre l’accusé et a demandé au tribunal la saisie des produits au compte de la douane nationale.
L’affaire a été renvoyée au mardi 13 mars prochain pour le délibéré.
Alpha Mamoudou Barry, Mamou pour Mosaiqueguinee.com.