L’humanité célèbre ce 08 mars 2018, la journée internationale des droits de la femme, appelée encore «fête des femmes». Le thème retenu cette année est : «acquis et perspectives de l’autonomisation des femmes à travers les mutuelles financières des femmes africaines (MUFA)».
En Guinée, cette célébration a lieu dans un contexte très difficile, où on assiste à des manifestations de la junte féminine pour exiger la fin de l’impunité, mais aussi la reprise des cours suspendus depuis près d’un mois maintenant à cause d’une grève déclenchée par le SLECG. Autres problèmes qu’affrontent les femmes, c’est la violence, mais aussi les mutilations génitales féminines.
Madina Daff, présidente du mouvement des femmes de Guinée pour la paix, trouve que le thème de cette année est extrêmement important.
«A partir du moment où le thème parle de l’autonomisation des femmes, l’autonomisation passe par des étapes. La première étape c’est la paix puisque sans la paix on ne peut rien. Puisque ça ne va pas, et que le pays est en ébullition et sous haute tension, nous voyons des foyers de tensions un peu partout, seule la femme peut aplanir cette tension et amener la paix. Le thème est très important, quand nous parlons de la paix dans l’autonomisation de la femme, nous faisons allusion au côté financier mais surtout celui de la formation. Donc c’est important qu’on fasse la journée de la femme. Mais ce n’est pas une fête. Selon moi c’est une journée de concertation, de diagnostic et de plaidoyer», souligne-t-elle.
Elle estime toutefois que malgré les efforts qui sont consentis, l’analphabétisme de la femme guinéenne freine un peu l’émancipation féminine.
«Quelles que soit les ressources financières mises en place, si la femme ne sait pas comment utiliser ça et qu’elle n’est pas suivie, ça finit toujours par disparaître parce que la femme confond toujours son fonds de roulement à sa dépense. Il y a plus de femmes analphabètes qu’intellectuelles, d’où le problème qu’on a», regrette-t-elle.
Madina Daff soutient en fin que derrière chaque grand homme, il y a une grande dame. Donc, dit-elle, le rôle des femmes dans le processus de développement est primordial.
Abdourahmane Diallo