La Guinée, depuis plus de trois semaines, traverse une crise multidimensionnelle. Le réseau Convergence des Jeunes et Leaders pour la Paix et la Démocratie (Cojelpaid), vient d’ajouter du sien aux efforts de recherche d’une issue profitable à toutes les parties L’organisation a fait une proposition adressée au médiateur dans les négociations entre syndicat de l’éducation et gouvernement.
- INTRODUCTION
Déclenchée depuis le 12 février dernier, la grève des enseignants (SLECG) continue de paralyser le système éducatif guinéen au grand dam de la formation et de l’avenir de la nation.
En tant que force de veille, d’alerte et de proposition de solution, nous fustigeons la banalisation de cette crise dès le départ par le gouvernement, qui sachant bien qu’il était en négociation avec les institutions financières, n’a pas opter pour un dialogue franc.
Nous regrettons la radicalisation des positions occasionnée par cette attitude primaire du gouvernement sur fond de manœuvres dilatoires et des discours de vas-t-en guerre.
Ainsi, se réjouissant de la reprise du dialogue entre syndicats et gouvernement comme fruit d’efforts conjugués des acteurs sociaux, cette crise qui n’a que perduré continue d’impacter le niveau de formation des enfants.
Cependant, prenant acte de l’adresse du Président de la République à la nation en date du 5 mars dernier, après trois semaines de grève appelant à une trêve sociale ;
Constatant le manque d’orientation pertinente dans cette adresse à la nation, susceptible de donner des garanties aux uns et aux autres ;
Nous, acteurs de la société civile, à travers le réseau Convergence des jeunes et leaders pour la paix et la démocratie (COJELPAID) et ses collaborateurs (Forum citoyen, Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry, Association Guinéenne pour le Bien être communautaire,..), apportons notre contribution à travers un cahier citoyen de sortie de crise dans le cadre de cette grève du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG).
- LES OBJECTIFS DU CAHIER CITOYEN DE SORTIE DE CRISE
- Apporter une analyse sur les positions des parties prenantes ;
- Proposer des pistes de solution de sortie de crise;
- Interpeller les parties prenantes à privilégier l’intérêt supérieur de la nation
- ANALYSE DES PREOCCUPATIONS ET POSITIONS
- les enseignants/SLECG
Connaissant le sacrifice consenti au quotidien par les enseignants pour préparer l’avenir de la nation et eu égard aux conditions de vie précaire dans laquelle ils travaillent, aucun effort pour répondre à leurs aspirations ne saurait être de trop. En conséquence, leurs revendications méritent l’attention et l’accompagnement de tous.
Par ailleurs, force est de reconnaitre que le retard dans le payement des 40% revendiqués par les syndicats comme acquis antérieur, est une preuve manifeste de leur patience qui mérite une attention soutenue de l’ensemble des acteurs impliqués. Mais, autant, l’amélioration de leur condition doit être primordiale, autant la raison doit guider les conduites pour une sortie honorable de crise.
- le gouvernement
L’incompréhension constatée au sein du mouvement syndical à amener l’Etat à favoriser la partie dite légale sur l’autre partie considérée dissidente illégale mais pourtant légitime.
Cet état de fait a entrainé la banalisation de la grève par le gouvernement. Cette situation soutenue par un manque de volonté notoire de certains cadres ; à inciter le chef de l’Etat à adopter une posture de rejet de la grève et de stigmatisation des meneurs.
Ainsi, le gouvernement a manqué d’approches pouvant lui permettre d’anticiper sur l’enlisement de la crise.
En conséquent, connaissant le niveau des gabegies financières et de corruptions reconnues par le chef de l’Etat dans sa dernière adresse à la nation ; bien que n’ayant pas les preuves suffisantes des contraintes d’ordre économique et financier avancé par le gouvernement, nous ne rejetons pas d’emblée les arguments.
- L’opinion Nationale
L’opinion nationale est prise en otage malgré elle dans une longue et dure épreuve. Cette épreuve se traduit par : le maintien forcé des enfants à la maison avec le risque d’une année blanche, la volonté de voir améliorer les conditions de travail/de vie des enseignants pour plus de qualité dans l’éducation des enfants et les argumentaires du gouvernement sur les risques d’un dérèglement budgétaire. Le tout dans un climat d’insécurité accompagné de toute forme de violence des droits de l’homme, pendant qu’elle en a assez de cette situation.
- PROPOSITIONS DE SORTIE DE CRISE
- Au titre des 40% :
- le Gouvernement paie les 20% (ajouter 10% sur les 10% déjà payé) à compter du mois de Février 2018;
- Les 20% restant soient payés à partir du mois de septembre avec effet rétroactif à compter le mois de février 2018;
- Au titre du salaire :
Que la négociation sur les 8.000.000 GNF demandé soit ouverte au titre de la prochaine session budgétaire de l’Assemblée Nationale ;
- Au titre de la garantie pour les deux (2) parties :
- La mise en place d’un Comité de Veille Sociale et de suivi des accords, composé : du Médiateur de République comme président, des religieux comme coprésidents, avec comme membres le Gouvernement, le Syndicat, le Patronat et la Société Civile classique ;
- Qu’une période moratoire d’une année soit accordée au gouvernement pour les autres secteurs publics ;
- Que le présent accord ait la caution morale de l’ensemble des parties prenantes du comité et toute autre entité pouvant donnée la garantie à l’une ou les parties en conflits ;
- Que les négociations se font avec les fédérations syndicales professionnelles sur les revendications catégorielles, avec approbation des centrales syndicales auxquelles elles sont affiliées.
- Au titre de l’impunité et la corruption :
- L’ouverture d’une enquête sur les exactions communes pendant cette grève ;
- La moralisation des dépenses publiques ;
- CONCLUSION
Ce travail est le fruit d’une longue consultation citoyenne de façon directe et indirecte des parties en conflit d’une part et les différentes catégories sociales et politiques du pays d’autres part avec une observation très alarmante de la situation.
Ainsi, ceci représente une réflexion citoyenne, axée essentiellement sur les préoccupations exprimées, pour des pistes de solutions jugées à tort ou à raison comme un sacrifice à consentir pour sauver l’honneur et l’intérêt de la nation.
Structures d’accompagnement :
- Forum citoyen ;
- Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry (CROSC-Conakry) ;
- Association Guinéenne pour le Bien être communautaire ;
SACKO ABDOUL
Coordinateur Général du Réseau CoJeLPaiD