Ouvert depuis le 25 janvier dernier, le procès du journaliste Moussa Moïse Sylla qui était encore prévu ce lundi, 26 mars 2018 au tribunal de première instance de Mafanco, a été de nouveau reporté pour le 30 mars 2018.
L’annonce a été faite ce lundi, 26 mars 2018 par le substitut du procureur du tribunal de première instance de Mafanco. Lazarre Mamady Boré qui justifie ce report par la grève des gardes pénitenciers chargés d’assurer la sécurité pendant les procès dans les différents tribunaux.
Un report que déplore Me Salif Beavogui, l’avocat du journaliste.
Pour lui, toutes les preuves sont réunies pour que son client soit blanchi dans cette affaire et affirme par ailleurs que ces multiples reports ne reposent sur aucun fondement juridique.
« Ce renvoi est vraiment triste. En ce sens que mon client et moi, avons beaucoup de choses pour nous blanchir dans cette affaire. Pour la simple et bonne raison que mon client n’a dit que très haut ce que tout le monde dit tout bas. Nous avons nos sources d’inspiration, nos éléments de preuve et de constation. Ces multiples renvois commencent à devenir de trop. Nous avons simplement entendu que les gardes pénitenciers seraient en grève et qu’il n’y aura pas de sécurité. Un argument qui ne repose sur aucune base juridique. Ce n’est pas aisé de répondre toujours à l’appel de la justice, car ces appels maintiennent le stress. Notre client ne se reproche de rien », a fait savoir Me Salif Béavogui.
Sourire aux lèvres, Moussa Moïse Sylla, s’est quant à lui félicité du fruit de son intervention, qui selon lui a permis aux autorités de connaître les maux dont souffre l’armée guinéenne et rassure que cette poursuite ne changera rien à son combat pour la vérité et pour la justice.
« Cette épée de Damoclès si ce fait exprès pour que je puisse être intimidé, pour que je perde ma sérénité, ma façon de travailler, ma liberté de ton, ou la ligne éditoriale de mon groupe de médias, je pense que c’est perdu d’avance, parce que je ne vais jamais changer. Mon intervention a permis de changer assez de choses, rehausser le budget de l’armée et a permis au Chef de l’Etat de prendre connaissance de certaines réalités qui lui, échappaient. C’est une honte pour notre pays, la justice a mieux à faire que de me donner une telle célébrité. Toute cette énergie déployée sur ma personne aurait pu être utilisée pour défendre le droit et la justice des personnes victimes d’injustice. Mais hélas tel n’est pas le cas », s’est félicité le principal inculpé.
Reste à savoir si la date du 30 mars prochain sera aussi respectée pour mettre un terme à cette affaire qui n’a que trop duré.
Bouka Barry