La moindre évocation du nom de K au carré, ministre de l’Education Nationale, ou celui de son collègue Albert Damantang Camara dans la salle de négociations entre gouvernement et syndicat de l’éducation, est un risque de frustrer la délégation syndicale qui ne veut pas entendre parler des deux. Le ministre Taliby Sylla, membre de la délégation gouvernementale autour de la table, actif dans les négociations, semble bien maitriser la leçon.
Demandant ce matin la suspension des négociations, le temps pour lui et son collègue Tibou Kamara d’aller consulter d’autres ministres, l’émissaire du Chef de l’Etat a vite précisé qu’il s’agit de ministres crédibles, mais pas ceux qui ont géré la crise avant.
« Puisqu’une consultation est nécessaire avec d’autres ministres, nous avons pensé qu’il est indispensable d’aller partager avec eux et d’arrêter un point de vue commun avant de vous faire part de notre proposition pour ne pas parler dans le vide. Soyez rassurés que ce n’est pas ceux-là que vous connaissez, ceux-là qui ont déjà travaillé avec vous, c’est d’autres qui ont une grande crédibilité au sein du gouvernement« , a-t-il déclaré.
« Nous ne trouvons aucun inconveniant à cela, nous souhaitons tout simplement que ces consultations que vous allez faire, puissent répondre aux attentes des enseignants… Vous qui êtes là, nous vous faisons confiance à priori, mais je dis bien à priori », a rétorqué Oumar Tounkara, chef de la délégation syndicale.
La semaine dernière, dans la même salle, lorsque le ministre du Budget a voulu démentir les propos des syndicalistes qui défendent que les 40 % qu’ils réclament constituent un acquis du régime Conté que l’actuel régime veut leur enlever, Taliby Sylla a vite indiqué qu’il ne faut pas aller dans ce sens.
Tout est fait pour rassurer les syndicalistes afin qu’ils restent autour de la table.
Thierno Amadou M’Bonet Camara