Le dimanche, 25 mars dernier, des violents affrontements ont éclaté entre citoyens d’un district de Tinsinkôrô et du secteur de Gbenkô dans la sous-préfecture de Banankoro, préfecture de Kérouané. Ceux-ci ont fait plus de 70 blessés, nous apprend-t-on.
Selon nos informations, tout est parti de la volonté des autorités préfectorales d’ériger le secteur de Gbenkô en district. Un redécoupage pour lequel les habitants de Tinsinkôrô qui se disent autochtones des lieux y ont exprimé leur opposition.
Ils accusent le préfet de Kérouané, Damou Kanté d’avoir reçu de l’argent entre les mains des chercheurs de diamant localement appelés « masters » pour ériger cette zone en district. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président des ressortissants du district de Tinsinkôrô à Conakry, joint par notre rédaction ce mercredi, 28 mars 2018.
« Les masters (chercheurs de diamant NDLR) ont donné de fortes sommes au préfetet, Damou Kanté et à certains responsables de Kerouané pour pouvoir ériger Gbenkô en district. Nos parents s’y sont opposés. Le dimanche dernier, les affrontements ont fait plus de 70 blessés dans les deux camps. Hier mardi le préfet a envoyé une délégation en coulisse pour installer le bureau du district de Gbenkô dans la maison d’un certain Baba Diaby.
Le préfet prétexte qu’il a reçu un arrêté du ministre de l’administration du territoire pour ériger ce secteur en district. Ce n’est pas vrai ! Nous sommes allés rencontrer le Général Bourema Condé, il nous a dit que l’arrêté qu’il a envoyé à l’intérieur du pays, c’est celui concernant le redécoupage électoral et non administratif. Le préfet se dit être le bras droit du Président de la République c’est pour cela qu’il fait ce qu’il veut. Mais, on ne se laissera pas faire », a promis Mamoudou Camara, président des ressortissants du district de Tinsinkoro à Conakry.
Joint au téléphone par notre rédaction, le préfet, Damou Kanté a balayé d’un revers de main toutes ces accusations. Il leur demande par ailleurs de fournir des preuves.
« C’est une loi qui érige Gbenkô en district, ce n’est pas moi. Il y a eu beaucoup de cas comme ça en Guinée. A Kérouané ici, moi, j’ai eu 23 cas. Il y a eu 23 secteurs érigés en districts. C’est officiel, c’était pour rapprocher les électeurs des bureaux de vote. Si les gens m’accusent, ils n’ont qu’à donner les preuves ! L’administration est toujours accusée, ça c’est notre vêtement, on l’assume. De nos jours, Gbenkô a la dimension d’une sous-préfecture. La cité de Gbenkô est plus grande que toutes les sous-préfectures de Kérouané, mais jusque-là, c’est un secteur. Il compte plus de 10 mille électeurs. Je n’ai fait qu’appliquer les recommandations de mon ministère », a réagi Damou Kanté.
Dossier à suivre !
Mamadou Sagnane