Elle est une exception parfaite, parce qu’elle contredit sans doute, toute cette mélopée déjà entendue sur l’immigration qui se justifie par la misère, le manque d’emplois des jeunes dans leurs pays d’origines et l’oppression que subissent les populations dans ces pays à fort taux d’immigration.
Cette guinéenne âgée de 20 ans, originaire de Labé, une ville conservatrice située au nord-ouest de la Guinée, orpheline de mère depuis l’âge de 8 ans, cette jeune fille, a une histoire toute particulière de celle des jeunes qui risquent au quotidien leur vie en traversant la méditerranée.
Elle est pour sa part victime de vielles mœurs, qui l’ont ségréguée, isolée et qui lui ont imposé une vie en solitaire, en dehors de sa famille biologique, puis à la fin, l’ont contrainte à l’exil en France afin d’aspirer à une vie meilleure.
Tout a commencé quand elle avait 16 ans et c’était en 2014, dans sa ville natale, Labé, au pire moment des réalités politico-ethniques.
Elle en sera forcément victime, car à cet âge, elle est tombée malheureusement amoureuse d’un jeune homme qu’elle voulait en mariage et qui lui a été refusée à cause des subjectivités des traditions rétrogrades dans un Fouta très conservateur. Ses parents ont donc refusé qu’elle épouse ce jeune appelé Amadou Magassouba.
Elle conviendra alors avec ce jeune de contracter une grossesse qui, d’après elle, pourrait faire fléchir ses parents.
Ce fût la limite de l’inacceptable pour ses parents qui l’ont chassée de la famille et l’ont menacée de mort.
Pour les parents, nous a-t-elle témoigné, c’est la plus grande humiliation subie par la famille, en contractant une grossesse hors du mariage, une première d’ailleurs dans la famille, nous-t-on précisé.
Nos enquêtes menées ici sur les traces de la jeune fille exilée, nous confirment les propos ci-dessus, cités.
Trop jeune, elle viendra à Conakry, dans la capitale, se réfugier chez un de ses oncles, mais continuera ses relations intimes avec le jeune qu’elle a juré d’épouser en même temps reprendra le chemin de l’école au niveau lycée.
Elle a dû abandonner l’école après avoir contrasté une deuxième grossesse, car l’oncle chez qui elle s’était réfugiée, sous pression de la famille résidant à Labé, la chassera à son tour de la famille.
La fille alors désemparée, cherchera avec son futur époux, à quitter le pays. Il lui sera trouvé un billet d’avion pour le Sénégal, dans le but de se mettre à l’abri de toute cette menace subie de la part de ses parents auprès d’une de ses tentes qui y réside.
Entre temps, elle changera tout seul d’avis, pour prendre une autre destination, le Maroc.
Là-bas, elle risquera sa vie, avec son état de grossesse, pour tenter une traversée par la méditerranée. Elle parviendra à ses fins en dépit de tout, et devient un SDF à Paris.
«Malgré mon statut de réfugiée, aussi de SDF, je suis certaine qu’en étant ici je peux bien accoucher, je ne risque rien et je peux au finish épouser l’homme de ma vie, le père de mes enfants », nous a laissé entendre la pauvre dame couchée dans une clinique parisienne qui a bien voulu l’a recevoir, après avoir rejetée par bien d’autres cliniques.
Nous y reviendrons !!!
ML Cissé