Après la publication du rapport 2018 de Reporters sans frontières (Rsf), classant la Guinée 104ème sur 180 pays en matière de liberté de la presse, le ministère guinéen de la Communication réagit. Selon son Secrétaire général, Mohamed Condé, rencontré jeudi par un reporter de votre quotidien Mosaiqueguinee.com, il n’y a pas eu de recul de la liberté de la presse en Guinée.
«Le journalisme repose sur le droit et la morale. Je n’ai pas vu en Guinée ici, d’actes qui pourraient, à mes yeux, constituer une menace à l’exercice de la liberté de la presse », a déclaré Mohamed Condé.
Pourtant, au cours de la même année, il y a eu entre autres faits, la bastonnade dont certains journalistes ont été victimes à l’Eco3 de Matam, l’attaque des locaux du groupe Hadafo médias et l’incendie du véhicule de reportage du groupe Evasion.
«A ce niveau, qui menace la liberté de la presse ? Vous allez rendre qui responsable de cela ? Est-ce qu’il n’y a que des véhicules de la presse qui sont brûlés en Guinée ? Moi je ne peux pas considérer cela comme une menace à la liberté de la presse. La menace à la liberté de la presse à mon avis, c’est si l’Assemblée nationale prenait une loi qui empêcherait les journalistes d’exprimer leur opinion dans la légalité et dans le respect des textes », a rétorqué Mohamed Condé.
«Actuellement, sur près de 500 titres de journaux autorisés en Guinée, il n’y a pas 20 qui paraissent. Sur les 80 radios qui ont des agréments, il n’y a pas plus de 30 qui fonctionnent normalement. Je ne vois pas comment on peut crier sur tous les toits à la liberté de la presse quand des organes de presse sont en train de mourir d’eux-mêmes. Il faut que tout le monde se mobilise pour que ces organes ne se taisent plus », a conclut le Secrétaire général du ministère de la Communication.
A rappeler que l’an passé, la Guinée occupait la 101ème place sur 180. Cette année donc, elle recule de trois (3) places selon le rapport de Reporters sans frontières.
Mamadou Sagnane