Nommé le weekend dernier comme ministre des transports, Aboubacar Sylla, a officiellement pris fonctions ce jeudi en présence d’une foule nombreuse composée d’amis, de militants sympathisants et de badauds, venus tous, curieux d’écouter le discours de l’opposant qui a accepté de devenir désormais un acteur incontournable de la gouvernance actuelle.
L’auditoire a été bien servi par l’ancien porte-parole qui l’a rendue nostalgique de ses compte-rendu à l’issue des plénières et manifestations organisées par l’opposition républicaine qu’il a quittée depuis.
Les plus vicieux attendaient de l’écouter pour renforcer des préjugés qu’ils se font de lui afin de pouvoir davantage se munir d’arguments pour le larder de critiques à cause de son choix.
Ces arguties qui devraient inonder les médias nouveaux et traditionnels devraient être désormais édulcorées si elles n’ont pas d’objectif d’acharnement, après que l’intéressé ait justifié ce jeudi, sa décision d’avoir mis entre parenthèses, ses velléités d’opposants afin de prouver à ses compatriotes, qu’au-delà des critiques, qu’il est d’un grand réalisme si les conditions lui sont créées pour le faire.
Pas besoin de rappeler, que la nomination d’un premier ministre, unanimement salué par toute la classe politique, par tous les acteurs de la société civile, suffit pour être rassuré qu’il faut accepter des offres permettant, par son savoir-faire, de changer de l’intérieur, la vie de ses compatriotes.
Aboubacar Sylla dans la rhétorique qu’on lui reconnaît, a su le dire en rappelant que son cas, n’est pas une première dans le monde, encore moins dans le landerneau socio-politique guinéen. Il a laissé comprendre, que la flexibilité est fonction des circonstances favorables.
Pour comprendre cette réalité de la palisse, murmurait l’auditoire domptée par le discours, il faut simplement se remémorer des décisions surprenantes prises par le chef de file de l’opposition qui alterne entre les décisions de négocier et de ne pas négocier avec un pouvoir qu’il dit ne pas être respectueux de ses engagements.
Une nouvelle aventure commence alors pour celui qui a déjà roulé sa bosse dans le gouvernement.
Pour ces précédents passages, ses collaborateurs estiment qu’il peut bien s’en orgueillir.
Cette fois-ci, ça s’annonce plus complexe pour l’opposant, aussi bien pour la tâche, à lui confiée, que pour la façon dont le gouvernement auquel il appartient, réagira face à la répression des manifestations et aux dénis de justice.
Pour lui qui a été sans retenue pour dénoncer ces manquements à la démocratie, il sera constamment sous pression de briser le silence.
ML Cissé